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Journée internationale
Yuna Dargaye Aubdoollah : «La responsabilité est lourde, mais j’aime les défis»
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Journée internationale
Yuna Dargaye Aubdoollah : «La responsabilité est lourde, mais j’aime les défis»

En ce 8 mars, parole aux femmes. Une dizaine d’entre elles nous ont conté leur vécu, leurs difficultés et leurs espoirs. Une façon d’encourager les petites filles à croire en l’égalité des genres et de remercier les grands-mères pour leurs luttes pour les droits des femmes, luttes qui ne sont pas terminées.
Yuna Dargaye Aubdoollah est la fondatrice et directrice de The One Clinic, située sur la route Royale à Castel. Mariée et mère d’une fille de 12 ans, cette détentrice d’un Master of Business Administration, avec spécialisation en International Banking et International Law, a ouvert sa clinique l’année dernière. Elle a débuté sa carrière en tant que Tax Accountant à Perth, en Australie, pour ensuite bouger dans le secteur bancaire. Elle est de retour à Maurice depuis 2011 après avoir passé un peu moins de dix ans au pays des kangourous. À son retour au pays natal, Yuna Dargaye Aubdoollah a continué dans la filière de son expertise, soit la finance et le management.
«L’idée d’ouvrir une clinique m’effleurait l’esprit depuis plusieurs années déjà car je viens d’une famille dans laquelle il y a plusieurs médecins. Toutefois, ce n’est qu’après le Covid que j’ai pris cette décision», explique-telle. Elle a cependant voulu venir avec un nouveau concept. «J’ai évalué la situation qui n’était pas favorable, surtout pour les personnes qui ne sont pas issues de milieux aisés. Nous avons voulu mettre en place un nouveau concept, soit d’offrir certaines facilités de paiement des traitements.», explique la directrice de The One Clinic. Yuna Dargaye Aubdoollah a aussi souhaité que dans sa clinique les médecins travaillent en binôme pour s’occuper du cas d’un patient et ceci, avant que toute décision ne soit prise. «Avec cette organisation, le patient a droit à des soins plus rapidement», explique-t-elle.
Si elle a pu réaliser son projet, les choses n’ont pas été sans défis. «J’ai trouvé que les démarches, que ce soit pour incorporer la compagnie ou autre, étaient difficiles. Chaque étape a été compliquée car à Maurice, nous n’avons pas accès à des services en ligne. Il faut téléphoner ou se déplacer et on peut rester accroché à son téléphone pendant 30 minutes ou même plus avant de mettre la main sur quelqu’un qui puisse nous donner les informations nécessaires.» Il lui a fallu comprendre les protocoles, notamment en termes de médicaments, mais aussi au niveau du bâtiment. «Tout cela a été des obstacles auxquels j’ai dû faire face. Il m’a aussi fallu faire beaucoup de recherches et dessiner un bon business plan. J’ai travaillé dessus avec une équipe. Mais pour trouver des solutions, j’ai dû personnellement prendre beaucoup de renseignements et ceci, avant de me rendre dans un bureau quelconque. Car si vous n’êtes pas bien renseigné, vous pouvez ne pas être pris au sérieux et ainsi ne pas avoir des informations complètes», souligne-t-elle.
Une fois la clinique mise en route, Yuna Dargaye Aubdoollah a fait face à des défis d’un tout autre genre. «Un bon leader doit toujours savoir garder son calme et être à l’écoute du personnel. Je suis en constante communication avec mon équipe pour être au courant de tout ce qui se passe et m’assurer que tout se déroule de manière optimale. J’ai une excellente équipe médicale, disposant de plusieurs années d’expérience, mais des divergences d’opinion ne sont jamais à écarter car nous parlons du bien-être des patients. Je dois alors m’assurer que nous sommes tous sur la même longueur d’ondes quand il s’agit de prendre des décisions. Il faut aussi s’assurer que tout soit en règle, notamment avec les impôts et le ministère de la Santé. Ce qui m’aide au quotidien, c’est mon amour pour les défis», explique-t-elle.
Yuna Dargaye Aubdoollah fait ressortir que ce n’est pas chose facile d’être à la tête d’une clinique. «Cela demande beaucoup d’organisation et cela, depuis le début et une présence constante, même si ce n’est pas physiquement. Être directrice et fondatrice d’une clinique est une lourde responsabilité à assumer.» S’il y a beaucoup de femmes entrepreneurs à Maurice, elles sont plus rares à vouloir fonder une clinique.
«J’encourage les femmes à ouvrir leur propre entreprise, mais il faut être passionnée. There are more rainy days than sunny days.»
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