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Finances publiques
Vers un assainissement graduel grâce à la reprise des recettes fiscales
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Finances publiques
Vers un assainissement graduel grâce à la reprise des recettes fiscales

Les dernières projections officielles laissent entrevoir une amélioration progressive des finances publiques. Le gouvernement semble amorcer un virage prudent vers l’assainissement budgétaire, porté par une hausse significative des recettes fiscales et une gestion plus rigoureuse des dépenses.
L’un des faits marquants du cadre budgétaire est l’augmentation attendue des recettes fiscales, qui devraient passer de Rs 159 milliards en 2024-25 (estimations révisées) à Rs 189 milliards pour l’exercice 2025-26, soit une hausse de près de Rs 30 milliards. Cette progression de 15 % traduit à la fois une relance économique modérée, une meilleure maîtrise des dépenses publiques et les retombées des réformes fiscales annoncées jeudi dernier. Pour l’exercice 2026/27, le gouvernement prévoit des recettes fiscales de Rs 208,6 milliards et Rs 225,5 milliards en 2027-28.
Ce surcroît de recettes permettrait à l’État de dégager, pour la première fois depuis la pandémie, un excédent courant de Rs 3,9 milliards en 2026-27, puis de Rs 26,8 milliards en 2027-28. En proportion du PIB, le solde courant basculerait en territoire positif dès 2026-27, pour atteindre 3 % du PIB à l’horizon 2027-28. Une performance qui traduit un retour progressif à une discipline budgétaire, sans pour autant compromettre l’investissement public. La consolidation des revenus devrait aussi contribuer à ralentir la dynamique de la dette. Le ratio de la dette publique, qui s’est élevé à 90 % du PIB en 2024-25 (chiffre révisé), est projeté à la baisse à 84,8 % en 2027-28, puis à 79,7 % en 2028-29. Cette trajectoire, bien qu’encore éloignée de l’objectif de 60 % inscrit dans la Public Debt Management Act, marque une rupture avec la tendance expansive des cinq dernières années.
Toutefois, cet assainissement repose encore largement sur un arbitrage prudent entre dépenses courantes et investissements. Les dépenses sociales et salariales restent en forte progression, limitant la marge de manœuvre. Le solde du capital (capital balance), quant à lui, demeure déficitaire à hauteur de Rs 38,7 milliards en 2027-28. Le gouvernement doit ainsi composer avec des besoins d’investissements importants, notamment dans les infrastructures, tout en veillant à préserver l’équilibre global.
Autre levier : la mobilisation de ressources non fiscales, dont les transferts de fonds spéciaux et les recettes exceptionnelles, comme les Rs 10 milliards enregistrés au titre du dossier Chagos. Mais ces revenus ponctuels ne sauraient se substituer à une réforme structurelle des finances publiques à moyen terme.
Par ailleurs, d’après une projection, les besoins d’emprunt de l’État baisseront significativement, passant de Rs 75,8 milliards (10,6 % du PIB) en 2024-25 à Rs 39,5 milliards (5,1 %) en 2025-26. Ils continueront sur cette tendance baissière pour passer à Rs 31,4 milliards (3,8 % du PIB) en 2026-27 et à Rs 15,9 milliards (1,8 % du PIB) en 2027-28. Si la tendance à l’assainissement est indéniable, elle reste pour autant fragile et tributaire de la conjoncture externe, de la discipline budgétaire et de la qualité de la croissance. Le défi sera désormais de poursuivre cette trajectoire, tout en renforçant la soutenabilité de la dette et l’efficacité de la dépense publique.
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