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Manifestation citoyenne
Unis contre l’injustice : les syndicats marchent pour la dignité
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Manifestation citoyenne
Unis contre l’injustice : les syndicats marchent pour la dignité

Le corps syndical s’active en marge de la manifestation citoyenne dans les rues de la capitale, ce samedi.
L’appel à la mobilisation est lancé et il prend de l’ampleur à mesure que la date du 21 juin approche. Le mot d’ordre est clair : refuser en bloc le report de l’âge de la pension de vieillesse à 65 ans. Syndicats, travailleurs et jeunes militants descendent sur le terrain pour motiver, convaincre et rassembler en vue de la grande marche citoyenne prévue samedi dans la capitale. Une action pacifique mais déterminée qui s’annonce déjà comme un moment fort de contestation sociale.
Depuis quelques jours, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) multiplie les appels à la mobilisation. Et ce sont les jeunes syndicalistes qui sont en première ligne. Dans une vidéo largement partagée, un groupe interpelle directement la jeunesse mauricienne : «Le Budget a transformé nos lieux de travail en abattoirs. Sortons de nos zones de confort. Arrêtons de commenter passivement derrière nos écrans. Nous sommes l’avenir, nous devons agir maintenant.» Le message est sans détour : la réforme sur la pension de vieillesse est inacceptable. L’heure n’est plus à la résignation. «Il est décisif de descendre dans la rue pour faire entendre nos voix. Rendez-vous à 12 h 30 ce samedi.»
Un message fort : non à l’injustice
Sur le terrain, les équipes de la General Workers Federation (GWF), accompagnées de leurs collègues du Joint Negotiating Panel (JNP), mènent depuis lundi une campagne de sensibilisation auprès des travailleurs. Lundi, ils se sont rendus dans les champs de canne pour aller à la rencontre des travailleurs de l’industrie sucrière. Ajit Bungloll, membre de l’Artisans & General Workers’ Union, affiliée à la GWF, insiste sur l’importance de la solidarité nationale : «Le peuple mauricien doit se montrer uni. Les formes d’injustice et de domination ne sont plus acceptables. Le corps syndical invite tout le monde à marcher ensemble ce 21 juin.»
Sharvin Sunassee, négociateur de la GWF, dénonce quant à lui une réforme brutale, imposée sans consultation préalable. «Le gouvernement veut balayer la pension universelle en la décalant de 60 à 65 ans. Pourquoi ne pas avoir trouvé une solution avant de l’annoncer dans le Budget ? C’est aberrant. Nous avons une seule revendication : maintenir la pension de vieillesse à 60 ans. Il n’y a aucun compromis possible.» Même son de cloche du côté de Clency Bibi, président de la GWF, qui affirme avec fermeté : «La pension à 60 ans n’est pas négociable. Cet argent est une reconnaissance du travail accompli par nos aînés pour construire ce pays. Notre mobilisation reste entière.»
Pour Devanand Ramjuttun, représentant du JNP, le fond du problème est aussi politique. Il rappelle que le projet de repousser l’âge de la pension ne figurait ni dans le manifeste électoral de l’Alliance du changement ni dans le programme gouvernemental lu par le président de la République. «Rien n’avait été évoqué pendant la campagne électorale. Pourquoi attendre le premier Budget post-élections générales et municipales pour faire passer cette mesure ? Ils se croient tout-puissants. Mais cette fois, le peuple ne restera pas silencieux.» Il appelle la population à se réunir massivement au Champ-de-Mars, le 21 juin, pour cette marche pacifique qu’il qualifie d’ultime recours démocratique face à une décision jugée injuste et inacceptable.
Sur le terrain, les témoignages s’accumulent
Lors de leurs visites sur les lieux de travail, les syndicalistes ont reçu un écho favorable. Un chauffeur de poids lourd confie : «Ce travail est physiquement éprouvant. Continuer au-delà de 60 ans, c’est irréaliste pour nous.» Un autre explique qu’il devait prendre sa retraite dans deux ans, mais que cette réforme bouleverse tous ses plans. «Je souffre de la colonne vertébrale à cause des charges lourdes. Et je ne suis pas un cas isolé», confie-t-il à Ashvin Gudday, un des négociateurs syndicaux. Ce type de témoignages, les syndicats en récoltent des dizaines depuis quelques jours. Tous convergent vers la même conclusion : travailler jusqu’à 65 ans dans certaines conditions relève de l’impossible et ignorer cette réalité équivaut à mépriser la dignité des travailleurs.
Le rendez-vous est donc fixé : le samedi 21 juin à 12 h 30 dans les rues de Port-Louis. Un appel citoyen au nom de la justice sociale pour dire non à une réforme jugée brutale et injustifiée. Les syndicats le martèlent : ce combat concerne tous les Mauriciens. La pension à 60 ans n’est pas un privilège ; c’est un droit.
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