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Stabilité financière des ménages en 2024
Une résilience confirmée par le «Financial Stability Report»
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Stabilité financière des ménages en 2024
Une résilience confirmée par le «Financial Stability Report»

Le secteur des ménages à Maurice a fait preuve d’une résilience remarquable en 2024. Selon le Financial Stability Report publié par la Banque de Maurice en décembre 2024 et rendu public la semaine dernière, plusieurs indicateurs témoignent d’une amélioration significative de la qualité des actifs et de la capacité des ménages à honorer leurs engagements financiers.
C’est le cas du ratio des prêts non performants (NPL) qui a atteint son niveau le plus bas depuis plusieurs années, s’établissant à 1,8 % en juin 2024. Plus précisément, le NPL du portefeuille de crédit immobilier a reculé à 1,4 %, tandis que celui des crédits à la consommation a chuté à 2,8 %. Cette évolution révèle une amélioration notable quant à la discipline de remboursement des ménages.
Un endettement soutenable
Dans le même souffle, le rapport indique que la soutenabilité de la dette des ménages, estimée à Rs 253 milliards en juin 2024, est restée robuste, grâce à plusieurs facteurs clés. Tout d’abord, la croissance soutenue des revenus a permis d’atténuer la charge du service de la dette. Par ailleurs, la baisse du taux de chômage, couplée à la diminution de l’inflation durant le premier semestre de 2024, a renforcé la capacité d’endettement des ménages. Ainsi, le ratio d’endettement des ménages par rapport au produit intérieur brut (PIB) est demeuré stable à 37,7 % en juin 2024. Quant à l’endettement par rapport aux revenus, il a légèrement reculé à 103,8 %.
La capacité des ménages à honorer leurs dettes est restée solide en raison des conditions favorables du marché du travail. Une faible inflation et des salaires en hausse ont permis d’atténuer le fardeau du remboursement de la dette. Des mesures fiscales, telles que la Housing Loan Relief Allowance pour les prêts immobiliers et la compensation salariale statutaire introduite en janvier 2024, ont également contribué à améliorer la situation financière des ménages.
D’après le rapport, le ratio de service de la dette par rapport au PIB et au revenu s’est établi à 6,1 % et 16,9 % respectivement en juin 2024. De plus, la majorité des banques ont indiqué que le ratio moyen d’endettement par rapport au revenu disponible dans le portefeuille de crédit des ménages est resté inférieur à 50 %.
Une tendance marquante relevée dans le rapport concerne l’intérêt croissant des ménages pour les dépôts en devises étrangères (FX). Durant le premier semestre de 2024, ces dépôts ont augmenté de 18,4 %, atteignant USD 1,6 milliard en juin 2024. La part des dépôts en FX dans la totalité des dépôts des ménages est ainsi passée à 14,8 %. Cette tendance s’explique par un différentiel de taux d’intérêt attrayant du dollar américain.
Bonne santé du marché du travail
Du coup, le rapport note que les risques pesant sur la stabilité financière liés au secteur des ménages ont continué de baisser. La bonne santé du marché du travail, combinée à la croissance des revenus et à la baisse de l’inflation, a permis de consolider la robustesse financière des ménages. En outre, la décision du Monetary Policy Committee (MPC) de réduire les taux d’intérêt de 50 points de base en septembre 2024 a allégé le fardeau du service de la dette.
Toutefois, le resserrement de la politique monétaire au début de 2025 devrait inverser cette tendance, bien que son impact sur les ménages soit jugé limité. En parallèle, les exigences macroprudentielles renforcées pour le secteur des ménages devraient garantir une meilleure protection contre d’éventuels chocs économiques.
Les perspectives pour l’année à venir restent favorables. La poursuite de la baisse de l’inflation devrait continuer à améliorer le pouvoir d’achat des ménages. De plus, une politique monétaire prudente et des réformes structurelles devraient continuer à favoriser la stabilité du secteur financier. Toutefois, il conviendra de surveiller l’évolution des taux d’intérêt et les tendances économiques globales qui pourraient influencer la capacité d’endettement des ménages.
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