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Manque d’unités du Service d’Aide Médicale Urgente
Une lacune nationale criante
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Manque d’unités du Service d’Aide Médicale Urgente
Une lacune nationale criante

■ Lundi, à Beaux-Songes, il n’y avait pas de personnel médical à bord de l’ambulance du SAMU et les pompiers ont dû prendre les choses en main.
L’accident survenu, lundi, à Beaux-Songes met en lumière une réalité troublante, le manque criant d’unités du Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU). Si la victime de l’accident s’en est finalement tirée sans fracture après des examens approfondis, elle était toutefois en état de choc et souffrait beaucoup, en attendant l’arrivée des secours. Cette situation aurait pu être dramatique et pose une question essentielle : sommes-nous capables de sauver des vies lors des urgences
Les couacs
Le lundi 2 juin, l’appel au numéro d’urgence 114 a bien été pris et une ambulance a rapidement été envoyée sur les lieux de l’accident. Cependant, il n’y avait à bord que le chauffeur et l’aide-chauffeur mais aucun membre du personnel médical spécialisé ne les accompagnait.
Selon les déclarations d’une source au ministère de la Santé, le chauffeur aurait reçu une formation pour administrer les premiers soins. Mais malgré cela, ce dernier a éprouvé des difficultés au moment de déplacer la victime. Il a dû solliciter l’intervention des pompiers pour assurer le transfert en toute sécurité de l’accidenté vers l’hôpital. Ce type de situation, heureusement sans conséquence grave cette fois, met en évidence l’importance d’une prise en charge médicale complète dès les premières minutes d’un accident.
Selon les chiffres officiels, Maurice disposait de seulement cinq unités du SAMU avant 2005. Ce nombre est passé à dix en 2014. Depuis, un seul nouveau véhicule a rejoint la flotte. «Ce manque d’unités du SAMU est le fruit d’une négligence prolongée du précédent régime», a dénoncé cette même source. Aujourd’hui, en 2025, le pays ne compte que 11 unités de SAMU pour une population de plus de 1,2 million d’habitants.
Un système sous pression
En parallèle, le ministère de la Santé fait face à une dette estimée à Rs 2,2 milliards, limitant ainsi sa capacité à recruter et à moderniser le système de santé publique. Pourtant, les besoins sont réels et urgents.
Face à cette lacune, les pompiers ont été formés par le ministère de la Santé pour intervenir dans des situations d’urgence médicale. Une mesure temporaire, qui ne peut remplacer une vraie intervention médicale. Autre solution palliative, la hotline 114 qui offre une assistance médicale téléphonique pour guider les équipes sur le terrain ou les citoyens qui appellent. Elle est utile, certes, mais insuffisante dans les cas critiques.
Solutions en vue
La bonne nouvelle est que neuf nouvelles unités mobiles de SAMU devraient bientôt rejoindre la flotte existante. Une mesure attendue depuis longtemps, qui devrait soulager le service d’urgence des hôpitaux.
Une autre solution possible pourrait être la présence d’un médecin urgentiste dans chaque caserne de pompiers, ce qui pourrait grandement améliorer la prise en charge des urgences sur le terrain, tout en optimisant les ressources déjà disponibles. Le Workfare programme aurait pu orienter les personnes ayant perdu leur emploi et en quête de reconversion professionnelle vers une formation aux urgences par le ministère de la Santé.
L’incident de lundi n’est pas un cas isolé. Il révèle un malaise profond dans la gestion des urgences médicales. Il est temps d’investir sérieusement dans un service de SAMU moderne, réactif et accessible à tous.
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Ambulance Vs SAMU : Quelle Différence ?
Dans le langage courant, les termes ambulance et SAMU sont souvent confondus. Pourtant, la différence est de taille. L’ambulance sert principalement au transport de malades. Son personnel, bien que parfois formé aux premiers secours, n’est pas habilité à fournir des soins médicaux avancés. Le SAMU, quant à lui, est une unité mobile de réanimation comprenant un médecin urgentiste, deux infirmiers et un chauffeur-ambulancier formé. Cette unité a été constituée pour intervenir dans les cas les plus graves : crises cardiaques, accident vasculaire cérébral, accidents graves, détresses respiratoires, etc.
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