Le fléau des violences conjugales continue de faire rage. Rien que pour la journée du lundi 26 mai, pas moins de cinq plaintes ont été enregistrées dans divers postes de police à travers l’île. À ces signalements s’ajoute une plainte déposée le lendemain, cette fois par un homme victime de sa conjointe. Un tableau alarmant qui met en lumière l’urgence d’une action soutenue face à ce phénomène social.

Une adolescente agressée par son concubin

Parmi les cas recensés, celui d’une jeune mère de 17 ans a particulièrement choqué. Accompagnée de son frère, elle s’est rendue au poste de police d’Abercrombie pour dénoncer des violences répétées de la part de son concubin, âgé de 21 ans. Selon sa déposition, l’agression aurait eu lieu en présence de leur bébé de dix mois. La dispute aurait dégénéré en coups de poing et en insultes, avant qu’elle ne soit violemment projetée contre une porte en bois, se cognant la tête dans la foulée.

Craignant pour sa sécurité et affirmant avoir frôlé la mort, la jeune femme a été prise en charge à l’hôpital, munie d’un formulaire médical (Police Form 58). Le suspect est activement recherché.

Roche-Bois : une femme attaquée malgré une ordonnance de protection

À Roche-Bois, une femme de 36 ans a signalé que son ex-conjoint de 34 ans s’était introduit chez elle, causant des dégâts matériels dans sa chambre et détruisant une télévision. Et cela, malgré une ordonnance de protection délivrée par le tribunal de district de Port-Louis. L’homme est toujours en fuite.

Menacée d’agression par tiers

Une autre plainte a été enregistrée à Line Barracks, où une femme de 26 ans a affirmé que son ex-mari, avec qui elle est séparée depuis environ un an, aurait menacé d’envoyer des tiers lui «régler son compte». Selon elle, ces menaces seraient liées à des désaccords concernant la garde de leur fille. L’individu, domicilié à La Gaulette, reste introuvable.

Violences devant un enfant à La Tour-Koenig

À La Tour-Koenig, une coiffeuse de 35 ans a déclaré avoir été violemment battue par son époux, un employé bancaire de 40 ans. L’agression aurait eu lieu devant leur fils de sept ans. La victime, souffrant de douleurs aux reins après avoir été frappée, a été hospitalisée à Port-Louis.

Insultée en public à Pointe-aux-Sables

À Pointe-aux-Sables, une mère de trois enfants, séparée de son compagnon depuis sept mois, a affirmé avoir été publiquement insultée et menacée par ce dernier alors qu’elle récupérait sa fille à l’école. L’homme, âgé de 42 ans, aurait promis de la surveiller pour «lui faire du mal».

Un homme brise le silence

Mardi 27 mai, un homme de 55 ans s’est présenté au poste de police de Phoenix pour signaler des violences verbales de la part de son épouse. Selon lui, la femme de 51 ans aurait proféré des menaces en tentant de le chasser du domicile conjugal. Les policiers ont procédé à son arrestation, mais elle a été relâchée sur parole le soir même, sur ordre de l’ASP Tanakoor. Elle devra comparaître devant la justice.

Une tendance préoccupante

Ces signalements en cascade en l’espace de 48 heures soulignent une réalité inquiétante : les violences domestiques, qu’elles soient physiques ou psychologiques, ne cessent de s’aggraver. Si les femmes constituent la majorité des victimes, des hommes commencent aussi à briser le silence.

À ce jour, les autorités sont restées silencieuses. Une demande de réaction a été adressée à la ministre de l’Égalité des genres et de la Famille. Nous restons dans l’attente de ses commentaires sur cette recrudescence de cas.