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Rodrigues
Une femme agressée, plus de 50 points de suture et un agresseur en liberté
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Rodrigues
Une femme agressée, plus de 50 points de suture et un agresseur en liberté

Le visage de la victime marqué par de profondes blessures nécessitant plus de 50 points de suture, témoignage poignant de la violence qu’elle a subie.
Quelle image la justice renvoie-t-elle à ceux qui s’en prennent aux femmes et aux enfants, que ce soit à Maurice ou à Rodrigues ? Cette question hante de nombreuses victimes de violences et d’abus, ainsi que leurs proches et toutes les personnes sensibilisées à cette cause. La peur constante dans laquelle ces victimes doivent vivre après les traumatismes subis ne fait qu’aggraver leur souffrance.
C’est dans ce contexte et ne sachant plus vers qui se tourner qu’une nouvelle victime a fait appel aux médias. Âgée de 48 ans, cette Rodriguaise peine à parler, le visage marqué par plus de cinquante points de suture. Craignant pour sa vie, elle a choisi de témoigner sous couvert d’anonymat.
Depuis huit jours, elle vit un cauchemar. Dans la soirée du mardi 25 mars dernier, alors qu’elle tentait de trouver refuge chez une cousine, elle a été sauvagement agressée par son concubin, un homme d’une quarantaine d’années.
Plus tôt ce jour-là, la victime avait déposé une plainte contre son compagnon avec qui elle partageait six ans de vie commune. Selon elle, cet homme souffre d’une addiction à l’alcool et a des antécédents de vol. Furieux d’avoir été convoqué par la police, il aurait attendu la tombée de la nuit pour se venger. Profitant de l’obscurité, il l’a attaquée sauvagement, lui infligeant de profondes blessures au visage, alors qu’elle fuyait sa maison par crainte du danger imminent.
La victime raconte avoir perdu connaissance sous la violence des coups. Lorsqu’elle a repris ses esprits, elle gisait dans une mare de sang, mais a réussi à trouver refuge chez une voisine qui lui a porté assistance.
Elle a déposé une nouvelle plainte et son agresseur a été arrêté dans la journée avant d’être présenté à la justice. Cependant, à peine une semaine plus tard, le lundi 31 mars, il a retrouvé la liberté sous caution pour la somme de Rs 10 000.
Pire encore, sitôt libéré, l’homme a repris contact avec la victime en l’appelant régulièrement, la poussant à se rendre une nouvelle fois au commissariat pour signaler ces actes de harcèlement.
La quadragénaire en est convaincue : son bourreau ne s’arrêtera pas là, et ce, malgré les avertissements de la police. Depuis son agression, cette entrepreneuse a trouvé refuge chez son fils, mais vit dans une peur constante. Elle dit ne plus pouvoir respirer librement, hantée par l’idée que celui qui l’a mutilée à l’arme blanche puisse surgir à tout instant. «Li’nn koup mo zorey an trwa bout» confie-telle d’une voix tremblante.
Il ne s’agit, hélas, pas d’un cas isolé. En décembre dernier, une affaire de viol présumé sur une mineure souffrant de troubles mentaux avait suscité l’indignation à Rodrigues. Le principal suspect avait été libéré sous caution le lendemain même de son arrestation, poussant de nombreux citoyens à s’interroger : «Est-ce ainsi que l’on dissuade les agresseurs ?»
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