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Lauréats 2024
Une cuvée pleine de surprises !
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Lauréats 2024
Une cuvée pleine de surprises !

Cette année, la distribution des bourses d’État a réservé son lot de surprises. Sur les 25 bourses attribuées aux garçons, toutes catégories confondues, 15 ont été remportées par le Collège Royal de Curepipe– un exploit inédit pour cet établissement fondé en 1871. Son grand rival, le Collège Royal de Port-Louis, qui compte un seul lauréat, crée ainsi la surprise de cette cuvée 2024.
Chez les filles, le Queen Elizabeth College s’impose largement avec 11 lauréates, laissant les autres établissements loin derrière. Dans son message, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a exhorté ces jeunes à revenir au pays après leurs études pour contribuer au développement national.
Le Collège Royal de Curepipe peut célébrer son triomphe historique, dominant largement ses rivaux, notamment celui de Port-Louis. D’autres établissements se sont également illustrés en décrochant des bourses d’État, à l’instar du Sir Lekraz Teelock SSS, du Modern College, du Sookdeo Bissoondoyal State College, de l’Ébène SSS Girls et du Doha Secondary School, suscitant la surprise.
Pour Vikash Ramdonee, secrétaire de la United Deputy Rectors & Rectors Union, le succès du collège curepipien est mérité. «Ces élèves ont une culture de l’excellence», souligne l’ancien recteur de l’institution. Toutefois, il estime que les prochaines années pourraient être marquées par des changements majeurs. «Le vrai test sera celui de la mixité. La cuvée 2024 est la dernière où garçons et filles représentaient séparément leurs établissements.»
La mixité : un débat relancé
Selon Vikash Ramdonee, la mixité dans les collèges d’élite pourrait modifier les dynamiques de performance. «Le Collège Royal de Curepipe n’aurait jamais dû devenir mixte», insiste-t-il. «Nous avons toujours été contre cette décision. Les académies peuvent exister, mais séparément.»
D’autres pédagogues, sous couvert d’anonymat, partagent ce point de vue. Ils estiment que la transition vers la mixité a entraîné des changements de comportement chez les élèves, et que les autorités n’ont pas su l’encadrer efficacement. «Il faut revenir en arrière et séparer garçons et filles. La performance inattendue du Collège Royal de Port-Louis en est la preuve. Il est temps d’ouvrir les yeux», concluent-ils. Ce sujet pourrait être abordé lors des Assises de l’éducation, prévues en avril prochain. Arvind Bhojun, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), s’interroge sur la contre-performance du Collège Royal de Port-Louis (RCPL) en matière de lauréats.
«Y a-t-il un problème dans notre système ? Nous devons nous poser les bonnes questions et mener des analyses approfondies», affirme-t-il. Selon lui, le RCPL n’est pas le seul établissement à avoir surpris cette année. Des collèges comme Modern, Doha et même le MGI ont également déjoué les pronostics. Arvind Bhojun souligne une tendance préoccupante : les institutions situées dans les Plaines Wilhems concentrent les meilleurs éléments, alors que le niveau semble avoir évolué différemment dans les autres régions.
Il s’interroge sur l’encadrement dans ces établissements : «Existe-t-il une différence dans l’accompagnement pédagogique offert par les collèges académiques des Plaines Wilhems par rapport à ceux des autres régions ? La distribution des ressources a-t-elle été équitable, notamment dans un contexte marqué par une pénurie d’enseignants l’an dernier ?»
Le président de l’UPSEE pointe également une baisse des performances dans des établissements autrefois bien classés. «Regardez le collège Droopnath Ramphul. Il nous avait habitués à plusieurs lauréats, mais cette année, il enregistre une baisse. Même pour les HSC Pro Scholarships, les collèges des zones côtières, qui s’illustraient d’ordinaire, ont cette fois été éclipsés.»
Arvind Bhojun insiste sur l’importance d’une éducation juste et équitable, ce qui, selon lui, n’est plus le cas. Il s’inquiète également du sort des élèves qui ne sont pas concernés par le système des lauréats. «Sont-ils découragés, notamment ceux qui manquent de financements ? Ne faudrait-il pas mettre en place des solutions pour les motiver ? Il est temps de revoir tout ce système.» Arvind Bhojun encourage toutefois les jeunes à ne pas considérer le HSC comme une finalité. «Ce n’est que le début d’un parcours. Il faut désormais penser à l’avenir et tracer son propre chemin.»
De son côté, Yugeshwar Kisto, président de la Government Secondary School Teachers’ Union, se réjouit des performances des jeunes et met en avant la diversité des établissements représentés. «Il est particulièrement encourageant de voir 15 institutions figurer sur cette liste. Cela démontre que l’excellence académique est le résultat d’efforts soutenus à travers tout le pays», souligne-t-il.
Il félicite tout particulièrement les collèges qui parviennent à maintenir leur présence dans ce palmarès année après année. «Chaque lauréat est le fruit de nombreuses heures de travail acharné, aussi bien de la part des élèves que des équipes pédagogiques.» Ces résultats reflètent la vitalité du système éducatif et la capacité des établissements à former des élèves d’exception, quelle que soit leur localisation ou leur envergure. «Aux enseignants : votre professionnalisme, votre persévérance et votre engagement sans faille portent leurs fruits. Aux équipes de direction : votre leadership et votre soutien constant ont permis de créer un environnement propice à ces succès.»
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Au MES : une baisse de 5,52 % du taux de réussite par rapport
À 2023 Les résultats du Higher School Certificate (HSC) pour 2024 montrent un recul du taux de réussite à l’échelle nationale. Cette année, la République de Maurice (incluant Maurice et Rodrigues) enregistre un taux de 78,88 %, contre 84,40 % en 2023. À Maurice, 79 % des candidats ont obtenu leur HSC, comparativement à 84,31 % l’année précédente. Rodrigues affiche une baisse plus marquée de 11,34 %, avec un taux de réussite de 75,96 % en 2024 contre 87,30 % en 2023. Sur les 4 268 filles ayant pris part aux examens, 3 480 ont réussi, tandis que chez les garçons, 2 377 des 3 157 candidats ont franchi cette étape. Ces chiffres ont été communiqués hier par l’Officer-in-Charge du Mauritius Examinations Syndicate (MES), Imteaz Ahsun. Aucun établissement n’a enregistré un taux de réussite de 100 %. Toutefois, le Collège Royal de Curepipe se distingue avec 98,54 % de réussite, suivi du Rabindranath Tagore Secondary School (97,62 %) et du Queen Elizabeth College (97,48 %). Certaines matières ont, en revanche, affiché un taux de réussite de 100 %, notamment les langues comme l’hindi, l’arabe et l’ourdou, ainsi que le Design & Textiles. Quelques matières ont également connu une amélioration par rapport à 2023, notamment Accounting (87,1 % contre 79,3 %), tandis que d’autres ont enregistré une baisse significative, à l’image de l’économie (71,4 % contre 45,5 %) et de la psychologie (62,5 % contre 20,0 %).
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