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Enlèvements et viols d’enfants
Un prédateur remis en liberté récidive en un mois
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Enlèvements et viols d’enfants
Un prédateur remis en liberté récidive en un mois

Photo illustration.
Un homme, un mois, deux enfants, deux drames. Chutteeya Dantay, 59 ans, déjà arrêté pour l’enlèvement et le viol présumé d’une fillette à Baie-du-Tombeau en mai dernier, a été de nouveau interpellé pour une tentative d’enlèvement, à Port-Louis cette fois. Ce qui soulève une question fondamentale : comment un suspect aussi dangereux a-t-il pu être remis en liberté si rapidement ?
Le dernier incident remonte au jeudi 26 juin. Une écolière de neuf ans, élève de Grade 4 dans une école à Port-Louis, a été abordée à la sortie des classes par un inconnu conduisant une voiture blanche. Il lui aurait dit que son père l’avait envoyé et l’aurait fait monter à bord du véhicule l’emmenant à travers plusieurs rues de la capitale. L’homme a ensuite arrêté la voiture, fait descendre l’enfant et s’est éclipsé après avoir tenu sa main. La fillette, en pleurs, a pu retrouver son père, qui a aussitôt alerté la police.
L’enquête rapide de la Divisionnal Crime Intelligence Unit (DCIU) Metro North, dirigée par le sergent Sivance et supervisée par le surintendant Bansoodeb, a permis d’identifier et d’arrêter le suspect. Il s’agit du même Chutteeya Dantay, habitant de Camp La Serbe à Moka. Il a été placé en détention au centre de Moka. Ce n’est, en effet, pas la première fois que cet homme est au cœur d’un tel dossier. Le 27 mai dernier, une fillette envoyée faire des courses par sa mère à Baie-du-Tombeau avait été portée disparue. Elle avait été retrouvée le soir-même… à Moka, dans la voiture de Dantay, garée devant un poste de police.
Après de longues hésitations et dans un état de choc évident, l’enfant a fini par raconter l’impensable : l’homme l’aurait conduite dans un endroit isolé, lui aurait demandé de se déshabiller avant de lui imposer des actes sexuels, notamment un viol et une fellation sur la banquette arrière de son véhicule. Il lui aurait ensuite ordonné de se rhabiller, avant de se rendre au poste de Moka pour signer le registre de présence, dans le cadre d’un suivi judiciaire antérieur. C’est là que des policiers, intrigués par la présence d’une enfant inconnue dans le véhicule, l’ont interrogée, déclenchant l’intervention des autorités pendant que les parents rapportaient sa disparition au poste de police. L’enfant avait été hospitalisée à l’hôpital Dr A.G Jeetoo et prise en charge par des psychologues. Elle était extrêmement réservée et éprouvait de grandes difficultés à parler de ce qu’elle avait vécu.
Le plus troublant reste que malgré la gravité des faits du mois de mai, Chutteeya Dantay avait retrouvé la liberté dans un délai si court qu’il lui a suffi de quelques semaines pour s’en prendre à une nouvelle victime. Ce cas interpelle l’opinion publique, les familles, les enseignants, mais aussi les professionnels du droit : comment un individu soupçonné de tels crimes a-t-il pu bénéficier d’une liberté provisoire ou d’un quelconque relâchement de contrôle ?
Des voix s’élèvent désormais pour réclamer une réforme urgente du traitement des dossiers de pédo-criminalité à Maurice. Des associations de protection de l’enfance demandent depuis plusieurs années déjà :
Une meilleure surveillance judiciaire des récidivistes;
Une accélération des procédures pour agressions sexuelles sur mineurs; et
La création d’un registre public des délinquants sexuels condamnés, entre autres.
En attendant, Chutteeya Dantay reste en détention, sous le coup d’enquêtes ouvertes pour enlèvements et agressions sexuelles sur mineures.
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