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Avertissement de pluies torrentielles

Un pétard mouillé ?

1 mai 2025, 05:00

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Un pétard mouillé ?

La capitale, qui n’a eu que 15,6 mm de pluie, s’est vidée.

Il était à peine 4 heures lorsque la station météorologique a émis un avis de pluies torrentielles. L’île dormait encore, mais déjà, une inquiétude sourde montait parmi ceux éveillés : les parents, les employés et les autorités. Quelques minutes plus tard, les premières annonces sont tombées: pas d’école. Panique dans les foyers. Certains enfants, réveillés en sursaut, fixaient les fenêtres ruisselantes. La pluie tambourinait sur les toits comme une alarme continue.

lexp - 2025-05-01T075501.831.jpg Le matin, une voiture a dérapé à Terre-Rouge–Verdun.

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À l’aube, un déluge s’est abattu sur le pays. Les routes sont devenues impraticables. Les rivières sont sorties de leur lit, menaçant les maisons des berges. À Flacq, Ville-bague ou encore à Curepipe, les habitants observaient les grosses pluies, qui s’abattaient sur la région.

À Panchvati, dans le Nord, un incident aurait pu virer au drame. Un arbre de jamblons s’est effondré sur la maison de Mukesh Jeebun. «Mo ti pe fer mo dipin kan mo tann enn gro tapaz. Mo sorti, mo trouv sa pie inn kase lor mo lakaz. Erezman, personn pa finn blese», raconte-t-il, encore sous le choc. Pompiers et policiers sont vite arrivés pour sécuriser les lieux.

Des consignes claires… mais pas pour tout le monde

Vers 8 h 30, la nouvelle est tombée : les employés du secteur public n’ont pas à se rendre au travail. Une décision saluée pour sa rapidité, mais qui a jeté une ombre sur une autre réalité : quid des travailleurs du secteur privé ? Dans les entreprises, les groupes WhatsApp se sont enflammés. Fallait-il aller au travail ? Rester chez soi ? Attendre un message de la direction ? Le silence était pesant.

«Mo pa ti kone ki pou fer… Mo finn al travay anba lapli, mo linz mouye, mo ti bien per», raconte Sandrine, employée d’une entreprise de textile à Rose-Belle. Comme elle, des milliers d’autres employés ont pris la route dans l’incertitude, en s’exposant aux risques d’inondation.

Après la montée du mécontentement et les messages de solidarité comme celui du ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron, le National Crisis Committee, en collaboration avec le Prime Minister’s Office, a annoncé que les employés du secteur privé pouvaient rentrer chez eux «dans les plus brefs délais». Ce qui a occasionné une situation chaotique et une circulation monstre.

Une fin d’alerte qui laisse un goût amer

À 15 h 15, la station météo a finalement levé l’avis de pluies torrentielles. Le calme est revenu. Le ciel s’est éclairci dans certaines régions mais les séquelles de la journée restaient visibles. Routes dégradées, visages fatigués.

Et une question est revenue sur toutes les lèvres : pourquoi cette différence de traitement entre les secteurs public et privé ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu une directive uniforme dès le départ ? Pourquoi c’est toujours au plus fort de la pluie que les décisions sont annoncées, créant la panique, que les gens sont sur la route, alors qu’ils auraient parfaitement pu travailler et rentrer sains et saufs, une fois l’alerte levée et le ciel dégagé ?

En 2025, alors que les moyens de communication et de prévision sont nombreux, ce cafouillage interpelle.

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