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Phénomènes climatiques
Trouver le juste équilibre entre la protection de la vie et les impératifs économiques et sociaux
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Phénomènes climatiques
Trouver le juste équilibre entre la protection de la vie et les impératifs économiques et sociaux

(Photo d'illustration)
Ceux qui ont visité d’autres contrées et notre très estimée diaspora savent combien les aléas du climat sont aussi fréquents que sévères là-bas. Ils peuvent aussi témoigner comment ils sont appelés à affronter les caprices du temps sans qu’un confinement forcé ne paralyse les activités économiques et sociales des régions affectées.
Je me souviens d’une sortie en voiture dans le sud de la France où, je fus surpris par une tempête de grêle. La pluie abondante et soudaine de morceaux de glace sur l’automobile était effrayante. Le chauffeur n’était, toutefois, pas le moindrement impressionné. Ralentissant son véhicule, il se montra rassurant en nous disant que la situation allait s’améliorer plus devant. Ce qui fut effectivement le cas. Nous étions sur l’autoroute et tous les usagers avaient eu le même reflexe que mon ami. Cela démontre une conscience populaire et une discipline égale devant les phénomènes climatiques exceptionnelles.
Il faut aussi souligner que l’autoroute que nous avions empruntée est dans une condition irréprochable. Aveuglé par la pluie de grêle, non ami avait eu le réflexe d’allumer ses phares pour que les impeccables marquages de route rétroréfléchissants contribuent à baliser ses mouvements. Par ailleurs, lors de grosses averses, il est rare de voir l’eau s’accumuler sur les voies routières. Pouvons-nous, sincèrement, parler des mêmes conditions ici ?
Je ne vous donne, ici, qu’un petit exemple de la gérance de phénomène climatique potentiellement à risque. En Europe et ailleurs les hivers sont rigoureux, les tempêtes de neige assez fréquentes et je ne vous parle pas d’averses abondantes et autres canicules étouffantes. Néanmoins, cela n’affecte que rarement les activités.
Hormis les infrastructures taillées, sur mesure, pour la protection de la population, cette dernière est aussi psychologiquement et pédagogiquement conditionnée à naviguer dans les eaux troubles des caprices du temps tout en assurant le déroulement plus ou moins normal des mouvements.
A quand une telle prise en charge à tous les niveaux ici ? Les veilles de fortes pluies nombreuses et les avertissements de cyclones que trop fréquents ont tendance à déranger le cours de la vie ici. De la fermeture des institutions scolaires au confinement de la population, tout est bon pour protéger la population.
Cela est tout à fait louable car les caprices climatiques ont laissé de regrettables traces traumatisantes dans le pays. Je pense aux 11 victimes du flash flood au Caudan en 2013 et des deux autres durant le passage du cyclone Belal en 2023.
Toutefois, compte tenu du coût pharamineux des jours chômés, ne seraitil pas souhaitable que nous nous engagions à faire un état des lieux de la situation et à prendre les mesures qui s’imposent pour éviter le pire tout en assurant une continuité des activités ?
Les coûts économiques et sociaux des perturbations régulières de notre calendrier risquent bien de dépasser, dans la durée, ceux des mesures pour contrecarrer les inconvénients et les dangers du mauvais temps. Avons-nous évalué l’impact du nombre de jours de classes que nous perdons à cause des prévisions météorologiques concluantes ou pas ? Sommes-nous prêts à nous mettre dans les souliers de ces parents qui tournent en rond parce qu’ils ne savent où confier leurs enfants quand la crèche est fermée pour cause de pluie ? Pourrions-nous, pour encore longtemps, soutenir le manque à gagner estimé à Rs 2,1 à 3,1 milliards pour chaque jour chômé pour cause de mauvais temps ?
Les autorités britanniques et mauriciennes n’ont pas hésité à investir massivement dans les logements sociaux résistants aux vents après les cyclones de 1945 et 1960. C’est ainsi que naquirent les cités dites ouvrières. Après le cyclone Gervaise, en 1975, des dizaines de milliers de sinistrés ont été relogés dans des milliers de maisons qui résistent aux tempêtes. Ces réponses aux tragédies cycloniques ont certes pesé lourd dans la balance économique mais rares étaient les cyclones faisant autant de victimes et de douleur humaine par la suite.
Ne serait-il pas souhaitable de réévaluer notre gérance des potentielles menaces naturelles sur lesquelles nous n’avons pas d’autorité sauf celle de trouver le juste équilibre entre la protection de la vie et les impératifs économiques et sociaux qui conditionnent notre survie et notre qualité de vie dans un monde de plus en plus compétitif et exigeant ?
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