La National Crime Agency mène une vaste enquête sur un réseau international de narcotrafic impliquant plusieurs compagnies aériennes, dont MK.

La compagnie nationale Air Mauritius (MK) a été placée sur une liste «d’intérêt» par la National Crime Agency (NCA) britannique, après la saisie de cocaïne d’une valeur de 100 000 livres sterling à bord d’un avion de British Airways en provenance d’Orlando (Floride), lors d’une inspection de routine à l’aéroport de Londres-Gatwick. C’est ce qu’indique un communiqué émis par le Global Aviator, le vendredi 18 avril (photo).

«Il s’agit d’une découverte stupéfiante et d’une faille de sécurité extrêmement grave. Le fait que la drogue ait pu être dissimulée aussi facilement à bord d’un vol commercial, sans être détectée, est très inquiétant. Cela aurait pu être une substance encore plus dangereuse, avec des conséquences catastrophiques», a déclaré un porte-parole de la NCA.

La drogue était dissimulée derrière un panneau dans les toilettes de l’appareil. Selon les premiers éléments de l’enquête, elle devait être récupérée par des complices au sol entre deux vols. L’inspection technique inopinée semble avoir contrecarré leurs plans.

La NCA soupçonne désormais que l’aéroport de Gatwick, avec la complicité de certains employés, sert de plaque tournante à un vaste réseau de trafic international – non seulement pour l’entrée de drogue au Royaume-Uni, mais aussi pour son exportation vers d’autres pays. Plusieurs compagnies aériennes, dont Emirates Airlines, British Airways et MK, sont sous surveillance.

Concernant la compagnie mauricienne, les enquêteurs estiment que des stupéfiants sont acheminés jusqu’à Gatwick, puis transférés discrètement vers ses vols à destination de l’océan Indien. «Maurice fait actuellement face à une crise grave liée à la drogue. La NCA a été alertée de l’existence de plusieurs valises fantômes expédiées vers l’île sans passagers identifiés. Il s’agit là d’une faille de sécurité majeure», précise le rapport.

Des agents de nettoyage et des bagagistes à Gatwick ont été discrètement placés sous surveillance. Des enregistrements de vidéosurveillance sur plusieurs semaines ont été récupérés. La NCA estime que des individus disposant d’un accès légitime aux avions, notamment lors des escales à Orlando, sont à l’origine du dépôt de la drogue.

Selon l’agence britannique, «ces incidents révèlent les vulnérabilités des systèmes de sécurité aéroportuaires internationaux. Les contrebandiers exploitent des points d’accès privilégiés, notamment les toilettes et les soutes, avec l’aide d’agents initiés aux protocoles de sécurité».