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Travail

Star Knitwear : la colère monte, l’incertitude aussi

4 juin 2025, 12:20

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Star Knitwear : la colère monte, l’incertitude aussi

Chez Star Knitwear, la tension est à son comble. Depuis plusieurs jours, 484 employés sont contraints de rester chez eux, l’usine ayant cessé toute activité à cause d’une coupure d’électricité liée à des factures impayées. L’avenir de l’entreprise, lourdement endettée, est désormais incertain.

Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun lance un cri d’alarme. «Personne ne sait si l’usine fermera pour de bon. Mais il faut agir vite pour sauver les emplois», dit-il. Il en appelle au Premier ministre, Navin Ramgoolam, et au ministre du Travail, Reza Uteem, pour faire annuler la dette de l’usine, notamment envers MauBank. «Même Paul Bérenger avait effacé des dettes d’usines pour préserver l’emploi», rappelle-t-il.

Mais le gouvernement reste ferme. Reza Uteem estime qu’«il n’est pas réaliste de continuer à injecter de l’argent dans une entreprise qui ne rembourse ni la MauBank ni la Mauritius Revenue Authority ni la Mauritius Investment Corporation». Star Knitwear doit plus d’un milliard de roupies à l’État et Rs 2,3 millions au Central Electricity Board. Depuis janvier, 434 employés ont été licenciés, nombre d’entre eux étant inscrits sur le Workfare Programme.

Un mémo interne promet le versement des salaires aux employés restants, même inactifs. Pourtant, les inquiétudes persistent. Autre sujet d’indignation : les cotisations du National Pensions Fund et du Portable Retirement Gratuity Fund auraient été prélevées sans être versées. «C’est un scandale !», s’indigne Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé. Beegun réclame la nomination urgente d’un administrateur indépendant. «Les coupures de courant rendent la vie invivable dans les dortoirs. Ce sont des êtres humains ;ils méritent de vivre dans la dignité.»

Un dispositif d’aide est en préparation, mais pour les syndicats, cela reste insuffisant. «On ne peut pas abandonner ces travailleurs après tant d’années de service», martèle Beegun.

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