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Réclamations de Rs 414 m à la WMA
Sotravic suspendue à la décision finale
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Réclamations de Rs 414 m à la WMA
Sotravic suspendue à la décision finale

■ En juillet 2013, le directeur de l’Audit faisait déjà état de ces «trous sans fond» qu’étaient devenus les travaux de tout-à-l’égout entrepris dans les Plaines-Wilhems.
L’affaire opposant la société Sotravic à la Wastewater Management Authority (WMA), dans un litige autour du contrat d’assainissement WW80F, a été appelée le vendredi 4 juillet devant la Commercial Division de la Cour suprême, présidée par le juge Lutchmeeparsad Aujayeb. Lors de cette séance, le plaignant (Sotravic) a soumis une version amendée de sa plainte, à laquelle la défense n’a pas objecté, selon les éléments portés au dossier.
Les débats ont brièvement porté sur la pertinence des amendements en vue des arguments à venir. Le juge Aujayeb a résumé la portée de l’affaire en ces termes : «A very, very old case for commercial court. It’s not about some of the money that is due, it’s only about the quantum.» Finalement, les parties ont convenu de régler l’affaire à travers un out-of court settlement le 1er septembre prochain. Autrement dit, ce n’est plus la légitimité du paiement qui est débattue, mais bien le montant exact à verser.
103 km d’égouts, 15 ans de polémique
Retour en arrière. En décembre 2009, le gouvernement travailliste accorde à Sotravic un contrat de Rs 2,84 Mds pour la construction de 103 km de réseaux d’égouts dans le Plaines Wilhems Sewerage Project – Stage 1, sous le contrat WW80F. La société forme une joint-venture avec Thymian Holding Gbr. Mais le chantier prend du retard : il devait être terminé au 31 mai 2014, mais une première extension est accordée au 3 juin 2014, suivie d’une variation order datée du 6 novembre 2014, portant la valeur du contrat à Rs 3,92 Mds.
En avril 2015, le nouveau gouvernement de l’Alliance Lepep réduit le contrat à Rs 3,15 Mds et fixe la date limite au 30 novembre 2016. Sotravic conteste, réclamant Rs 414 M en prolongation costs de la WMA. Un premier paiement de Rs 135 M lui est versé, mais le solde de Rs 279 M est gelé.
Rapport Bahadoor sans appel
Face à la controverse, l’ex-ministre de l’Énergie, Ivan Collendavelloo, nomme en août 2019 un ingénieur indépendant, Ramen Bahadoor, pour évaluer la légitimité de la réclamation. Le rapport, remis le 31 décembre 2019, est sans appel :
• Sotravic avait accepté l’extension sans condition ni exigence de prolongation costs.
• L’addendum du 6 novembre 2014 n’a jamais été signé. S’il l’avait été, il aurait exclu toute réclamation supplémentaire.
• Le contrat étant en mode design and build, Sotravic est responsable de ses erreurs d’évaluation sur les distances et profondeurs à creuser.
• Les head office overheads de Rs 296 millions réclamées par Sotravic sont en réalité des profits déguisés. Les payer reviendrait à les compenser deux fois.
Conclusion de Bahadoor : la totalité des Rs 414 M est injustifiée et les Rs 135 M déjà versées doivent être récupérées. C’est à cet effet que Rajen Valayden, journaliste à Capital Media, a saisi la Financial Crimes Commission (FCC) pour dénoncer ce paiement en préparation (voir notre article du 28 juin). La prochaine audience du 1er septembre 2025 permettra donc de trancher sur le montant exact que la WMA devra verser à Sotravic.
Frasques répétées de Sotravic
Sotravic n’en est pas à sa première controverse. Le 13 février 2025, le ministre de l’Énergie et des Services publics, Patrick Assirvaden, dénonçait l’état de délabrement de la station d’épuration de SaintMartin, site attribué à Sotravic pour Rs 1 Md. Selon le ministre, l’entreprise n’a pas respecté ses engagements contractuels, mettant en péril la performance du site. Il a averti que si Sotravic ne réagissait pas, la gestion serait reprise par la WMA elle-même. En juin 2025, Sotravic a été exclue des appels d’offres du ministère de l’Environnement pour six mois, à la suite de graves manquements le 5 novembre 2024 sur le site de La Chaumière, où l’accumulation incontrôlée de déchets avait déclenché un incendie à risque environnemental élevé.
Chronologie des projets controversés
• Mare-Chicose (2023–25) : contrat d’expansion verticale du site (Rs 3,6 Mds). Défaillances dénoncées par Luxconsult : absence d’assurance, gestion inadaptée des lixiviats, équipements antiincendie insuffisants. Plusieurs incendies sur le site.
• Usines intégrées de traitement des déchets (2024) : contrat Build Own-Operate attribué à Sotravic pour construire deux nouvelles usines à Laventure et La Chaumière (capacité 260 000 t/an).
• Stations de transfert (La Chaumière, La Brasserie) : retards d’évacuation, dépassements des seuils contractuels (jusqu’à 3 200 t/j), mises en demeure, pénalités financières. Exclusion de six mois.
• Réservoirs d’eau – Cluny, Nouvelle France et Moroni (Comores) : défauts techniques majeurs sur le réservoir RB2000 à Moroni, fuites signalées à Cluny et Riche-en-Eau, retards de livraison.
• Contrat CWA Rs 100 M (2017) : l’ICAC enquête sur un changement de spécifications sans appel d’offres. Allégations de gratification à l’ancien DG.
• Réseaux d’égouts – Goodlands & Souillac (2019) : retards, reprise partielle par la WMA.
• Pailles–Guibies (2022–23) : contrat de Rs 851,5 M attribué à Sinohydro, contesté par Sotravic devant l’IRP pour conflit d’intérêts.
• Macondé et Batelage : plusieurs contrats routiers pour sécurisation de falaises et travaux d’assainissement (Rs 40M –100 M).
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