Après des mois de concertation, de nettoyage intensif et de planification, les activités touristiques sur l’île-aux Bénitiers sont prêtes à reprendre. Le Conseil des ministres a pris note des mesures mises en œuvre conjointement par le ministère de l’Environnement, le ministère du Logement et des Terres, ainsi que le Conseil de district de Rivière-Noire. Résultat : 55 opérateurs identifiés pourront à nouveau exercer leurs activités sur l’île à partir du lundi 16 juin, sous réserve que toutes les commodités soient mises en place.

Pour le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, cette relance est le fruit d’un travail méticuleux. «Cette île est un trésor, un patrimoine. Depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons porté une attention particulière à toutes les petites îles autour de Maurice. Il fallait remettre de l’ordre», affirme-t-il.

L’île-aux-Bénitiers, longtemps marquée par l’accumulation de déchets et la prolifération de structures illégales, a fait l’objet d’une vaste opération de nettoyage ayant coûté environ Rs 10 millions. «Il y avait du béton partout, des ordures, des rats… Il fallait tout nettoyer. MauriFacilities a mené les travaux et une dératisation complète a été effectuée. Les gardes-côtes seront présents en permanence pour assurer la sécurité», souligne le ministre.

Une parcelle de 302 mètres a été allouée aux opérateurs pour leurs activités. Mais le ministre est formel : «Aucune structure permanente ne sera tolérée. Nous avons dit clairement que nou mean business.»

Un Masterplan pour l’avenir de l’île

Sous la supervision du ministère des Terres, un Masterplan est en préparation pour dessiner l’avenir de l’île-aux-Bénitiers ainsi que celui des autres petites îles. Une partie de l’îlot, classée en zone de conservation, est gérée par le National Parks and Conservation Service. D’ici peu, des toilettes sèches, respectueuses de l’environnement, y seront installées pour un coût dépassant Rs 1 million.

Rajesh Bhagwan salue la collaboration exemplaire entre les ministères concernés, les autorités locales et les opérateurs. «Je rencontrerai personnellement les opérateurs samedi prochain au conseil de district. Leur attitude responsable est à souligner.» Le mois de juin étant dédié à l’environnement, le ministre lance un appel à la population : «Protégeons nos îles. La saleté coûte cher. Les stations de transfert, le ramassage des déchets… tout cela se chiffre en milliards.»

Il insiste : «Nous ne voulons pas d’environnements en béton, mais des sites respectueux des normes écologiques. Nous allons inscrire le droit de la nature dans notre législation.» En parallèle, Rajesh Bhagwan s’alarme de l’érosion à Trou-aux-Biches : «C’est grave. Si nous voulons que Maurice devienne une île écologique, il faut agir maintenant. C’est notre ambition et nous assumons notre responsabilité.»