Entre 2016 et 2020, l’Union européenne, à travers son initiative GCCA+, a injecté Rs 120 millions pour promouvoir l’agriculture intelligente face au climat (Climate Smart Agriculture – CSA) à Maurice. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell, en réponse à une question du député Kaviraj Rookny.

Quatre projets ont été financés, dont un à Belle-Mare, mis en œuvre par l’Université de Maurice, pour transformer cette région côtière en village modèle résilient au changement climatique. Plus de 300 planteurs y ont été formés, avec une baisse significative dans l’usage des engrais chimiques et une hausse de 247 % de la demande en biofertilisants.

La Chambre d’Agriculture a, de son côté, former et encadré 150 planteurs dans la transition vers des systèmes agroécologiques. Résultat : une réduction de 57 % de l’usage global de pesticides sur sept cultures testées, avec des baisses allant jusqu’à 90 % pour certains herbicides.

À Rodrigues, deux fermes pilotes ont été établies, à Anse Ali et Montagne du Sable, où 43 bénéficiaires issus de foyers vulnérables ont été formés. L’infrastructure inclut irrigation, compostage, agroforesterie et élevage caprin, avec les premières récoltes et productions dès fin 2023.

Un quatrième projet a été mis en œuvre par l’Irrigation Authority dans le Nord, avec de nouvelles techniques d’irrigation. Si le volet sur la culture en abri n’a pu être réalisé, faute d’appel d’offres concluant, le reste a permis d’améliorer l’efficacité hydrique (jusqu’à 24 %) et d’augmenter les superficies cultivées.

Le ministère a adopté une approche participative avec les planteurs et envisage de nouvelles mesures dans le prochain Budget. Toutefois, le ministre Boolell avertit : sans cadre favorable à long terme, les producteurs risquent de revenir aux anciennes pratiques, peu adaptées aux défis climatiques.