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Manifestation pacifique devant le parlement

Pour Lalit, la souveraineté de Maurice sur les Chagos n’est pas à vendre

16 janvier 2025, 05:23

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Pour Lalit, la souveraineté de Maurice sur les Chagos n’est pas à vendre

Les membres de Lalit ont manifesté pour dénoncer les décisions imminentes du gouvernement concernant l’avenir de l’archipel des Chagos, hier

Une scène particulière s’est déroulée hier à la mi-journée devant le Parlement. Les membres de Lalit ont manifesté pour dénoncer les décisions imminentes du gouvernement concernant l’avenir de l’archipel des Chagos. Arborant fièrement une banderole où l’on pouvait lire «Suverennte pa avann. Ferm baz Diego», les manifestants ont exprimé leur ferme opposition à toute concession qui compromettrait la souveraineté de Maurice sur ce territoire stratégique.

Cette mobilisation est survenue alors qu’un Conseil des ministres spécial se tenait au bâtiment du Trésor pour discuter du sort des Chagos. Lalit craint que le gouvernement n’envisage des compromis jugés inacceptables, notamment un possible accord avec le Royaume-Uni et les États-Unis, qui pourrait prolonger la présence militaire sur Diego Garcia en échange d’avantages économiques. Pour Lalit, il est inconcevable que Maurice renonce, même partiellement, à l’exercice de sa pleine souveraineté sur cet archipel. Le mouvement rappelle que la Cour internationale de justice et l’Assemblée générale des Nations unies ont déjà confirmé la souveraineté de Maurice sur les Chagos, condamnant l’occupation illégale par la coalition anglo-américaine.

La manifestation pacifique comprenait 11 personnes, sous le regard des policiers qui assuraient le bon déroulement des événements. «Dan Lalit, nou bien kler lorla. Finn ena okipasion ilegal Chagos par Lamerik atraver Britanik. Lamerik so pion ladan. Sa de la finn fer enn okipasion ilegal. Dapre nou dan Lalit, sa de gouvernman-la zot deza dwa reparasion a leta Moris parski zot finn anpes Moris servi so teritwar pandan lontan», a expliqué Lindsey Collen. «Ena enn danze ki ena enn lot form kolonizasion nou pei. Akoz sa nou pe dibout divan Parlman.»

Dans une lettre ferme, dont des copies ont été distribuées aux passants, Alain Ah-Vee, Lindsey Collen, Ragini Kistnasamy et Rajni Lallah, porte-parole de Lalit, ont mis en garde chaque membre du gouvernement : «Tout ministre qui consent à céder une partie de notre territoire ou à troquer notre neutralité contre des compensations financières portera la responsabilité historique de cet acte.» Lalit condamne notamment la possibilité que Diego Garcia continue d’abriter une base militaire américaine, utilisée pour des opérations de guerre et des pratiques contraires au droit international, comme les détentions illégales ou les interventions militaires non justifiées. Le mouvement alerte également sur la violation du Traité de Pelindaba, qui interdit la présence d’armes nucléaires en Afrique.

Lalit exige la fermeture immédiate de la base militaire de Diego Garcia, l’interdiction permanente de toute présence militaire étrangère sur l’ensemble du territoire mauricien, des réparations pour les 57 années d’occupation illégale du territoire pour les familles chagossiennes victimes de déportation, et la garantie des droits civils et politiques des Mauriciens, en particulier des Chagossiens, incluant la liberté de circuler sur l’ensemble du territoire et la création d’une Assemblée régionale démocratique aux Chagos. Lalit souligne également que céder la gestion ou l’utilisation des Chagos reviendrait à bafouer la Constitution mauricienne, qui intègre Diego Garcia dans la définition même du territoire national.

Cette lutte dépasse ainsi les frontières de Maurice : elle s’inscrit dans un combat global contre les logiques impérialistes et les violations des droits humains. «La souveraineté de Maurice n’est pas négociable. Aucun gouvernement n’a le droit de vendre ou de compromettre l’intégrité de notre territoire. C’est une question de dignité nationale et de justice historique», ont martelé les leaders de Lalit.

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