Publicité
Reportage
Port -Louis, quel bazar !
Par
Partager cet article
Reportage
Port -Louis, quel bazar !

C’est un bazar à ciel ouvert. Les trottoirs de la capitale ont été pris d’assaut par les marchands ambulants qui reviennent en force, avec le soutien des nouveaux élus.
-Eshan Juman annonce du ‘late night shopping’ tous les week-ends dans la capitale
En cette fin d’année, les rues de Port Louis sont envahies par une foule venue faire leurs emplette. Mais cette année, quelque chose a changé : les marchands ambulants sont de retour en force au grand bonheur des uns et à la frustration des autres.
Au cœur de cette frénésie, la fameuse «lari bazar» s’anime. Les marchands ambulants ont pris possession des trottoirs et des rues, dressant leurs étals les uns sur les autres pour maximiser leur espace de vente ainsi que les immenses parasols. Fruits, légumes, décorations de Noël, vêtements, tapis, jouets : tout y est pour satisfaire les envies des visiteurs. «Swazire gete», scandent ces derniers. Port Louis a retrouvé ses couleurs, son trafic, et son désordre d’antan. Ismaël, vendeur de pantalons, se réjouit de cette animation retrouvée. Il a posé ses marchandises dans un panier à même le sol et les clients affluent chez lui. «Sa ti mari mank mwa, get Port Louis coumsa. Ranpli partou. Dimounn pe ale vini. Mersi bann minis ek depite Eshan Juman, Adil Ameer Meea, Shakeel Mohamed ki pe permet nou viv.» Un sentiment partagé par Brian, vendeur de vêtements, qui voit une nette amélioration dans ses ventes. «Cette année on va pouvoir passer de bonnes fêtes. La vente se passe très bien.»
Les propriétaires de magasins crient à l’injustice
Si l’ambiance festive réjouit les marchands ambulants, elle laisse un goût amer aux propriétaires de magasins, qui disent s’acquitter de toutes sortes de taxe alors que les passages aui mènent sont obstrués. Pour eux, l’installation massive des marchands ambulants représente une concurrence qu’ils jugent déloyale. Wassim, propriétaire d’un magasin de souvenirs, explique : «Nou trase, nou aste an gran kantite pou revande. Nou pe vann bann linz mark lor Rs 800, me bann marsan deor devan magazin mem pe vann sa Rs 300. Nou pa gagn klian.» Comme lui, de nombreux commerçants dénoncent cette situation qui affecte directement leur chiffre d’affaires, alors qu’ils doivent supporter des frais de loyer élevés et investir en grande quantité pour leurs stocks.
Interrogé à ce sujet, le député de la région, Eshan Juman, exprime sa satisfaction de voir les rues de Port-Louis animées. «Noun fek gagn eleksion e nou pe permet bann marsan travay ek respire inpe. Par kont, la pou desam, bann dimoun travay zot tou pe gagn zot lavi, me nou pou bizin revwar tousala apre.»
Il reconnaît toutefois qu’un meilleur contrôle est nécessaire pour éviter que les marchands ambulants n’empiètent sur les espaces dédiés aux magasins, tout en assurant la sécurité des piétons et automobilistes, nombreux à circuler dans la capitale.
Eshan Juman voit plus loin. Son ambition pour Port Louis est *«de transformer la capitale en un centre d’attraction nocturne, avec des initiatives comme le late night shopping tous les weekends, accompagné d’éléments culturels et festifs tels que le street food et le street art.» *
«L’idée, c’est de faire vivre Port-Louis en soirée. Cela va encourager le tourisme et dynamiser le secteur.» Une réunion avec les associations de commerçants, les marchands ambulants et les forces de l’ordre est prévue cette semaine pour trouver des solutions viables et faciliter la cohabitation entre les différents acteurs qui animent Port-Louis avec frénésie.
Publicité
Publicité
Les plus récents




