Guruduth Khuttur, père d’un détenu actuellement incarcéré à la prison de haute sécurité de Melrose, a déposé une plainte auprès de la Commission nationale des droits humains (CNDH) hier. Il affirme que son fils, Tawun Khuttur, aurait été victime de violences policières lors d’une opération menée par la Correctional Emergency Response Team (CERT) à l’intérieur de l’établissement.

Selon lui, c’est un proche d’un autre détenu qui l’a informé que plusieurs prisonniers, dont son fils, auraient été passés à tabac à coups de matraque lors d’une intervention musclée survenue le jeudi 17 juillet. Tawun Khuttur purge actuellement une peine de 18 ans de prison. «Le proche d’un détenu m’a informé que mon fils a la main et le pied fracturés et qu’il n’aurait pas été transféré à l’hôpital. C’est inhumain de faire ça», déclare-t-il.

La CNDH a confirmé avoir reçu la plainte et ouvert une enquête. «Une plainte a été déposée par le père de la victime. Nous avons déjà commencé notre enquête. Une unité spéciale, la National Preventive Mechanism Division, est chargée de ce cas», a indiqué un représentant de la commission.

D’autres familles prennent la parole

D’autres proches de détenus se sont également manifestés, dénonçant une opération violente qui aurait fait plusieurs blessés graves parmi les prisonniers.

La mère de Nourdin Jaumally raconte avec émotion

«Hier, en faisant de la marche, une personne m’a interceptée et m’a informée que mon fils aurait été agressé en prison. Je pensais à une rumeur, mais il m’a dit que c’était sérieux, qu’il y aurait eu une opération et plusieurs blessés graves. Il m’a conseillé d’aller voir mon fils car il était dans un piteux état, voire inconscient. À la prison, on m’a dit que je ne pouvais pas entrer car ce n’était pas mon jour de visite. Mais mon fils m’appelle tous les vendredis, alors j’ai attendu. Quand il a enfin appelée, j’ai tout de suite senti qu’il y avait quelque chose d’anormal dans sa voix. Il m’a dit : “Maman, j’ai été battu. J’ai vomi du sang et la plaie de mon opération s’est rouverte.”»

Juliana Ross, sœur du détenu Julien Ross, temoigne

«Ce matin, j’ai appris par les réseaux sociaux qu’il y avait eu un problème à la prison de Melrose, que plusieurs prisonniers avaient été tabassés. Je me suis immédiatement rendue à la prison, où cette information m’a été confirmée. J’ai pris un avocat.»

Intervention d’un avocat : Demande de transparence

Mᵉ Zahid Nazurally, avocat des familles Ross et Jaumally, a pris position devant la prison : «On a fait appel à mes services car les familles ont appris, par un détenu récemment relâché, que leurs proches incarcérés auraient été victimes de brutalités. Je ne sais pas encore de quelle manière. Il y a également eu un appel étrange : une personne aurait appelé la mère de Nourdin Jaumally en se faisant passer pour son fils, mais elle a tout de suite reconnu que ce n’était pas lui. J’ai demandé à rencontrer les responsables de la prison pour avoir des éclaircissements. Si des détenus sont blessés, ils ont le droit de recevoir des soins. C’est un droit fondamental.»

Un lien possible avec un décès en cellule ?

Certains se demandent si ces allégations de violence pourraient être liées au décès d’un détenu retrouvé mort dans sa cellule le même jour, soit le jeudi 17 juillet. Les circonstances exactes de sa mort restent floues.

Contacté, Dev Jokhoo, commissaire des prisons, rejette les accusations émanant de «pyromanes et de personnes animées par de mauvaises intentions»