Publicité

Enquête judiciaire

Patients dialysés morts en 2021 : Manque de communication et de soins appropriés décriés

8 juillet 2025, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Patients dialysés morts en 2021 : Manque de communication et de soins appropriés décriés

Shiv Surwon et Ashwin Jeebun ont déposé en cour de Curepipe, hier

L’émotion était palpable en cour de Curepipe, hier. L’enquête judiciaire sur la mort de 12 patients dialysés en 2021 à l’hôpital de Souillac et à l’hôtel Tamassa se poursuit. Deux proches des victimes, Shiv Surwon et Ashwin Jeebun, ont livré des témoignages bouleversants, dénonçant un système de santé défaillant et une prise en charge inhumaine.

Shiv Surwon a raconté les derniers jours de son père, Suren, décédé le 29 mars après avoir été placé en quarantaine à l’hôtel Tamassa. Dialysé depuis 2019, ce dernier aurait subi l’indifférence totale du personnel. «Il n’y avait personne pour prendre de ses nouvelles. Il était seul dans une chambre sans télévision, et les repas servis n’étaient pas adaptés à son état», a-t-il témoigné, interrogé par Me Khaveesh Seenauth.

La dialyse, normalement d’une durée de quatre heures, avait été réduite à une heure et demie, parfois deux. «La communication était inexistante. Après sa dernière séance, le 28 mars, il était tellement fatigué que je n’ai pas voulu insister. C’était la dernière fois que je l’ai entendu.» Le lendemain, ce sont des tiers qui lui apprennent que son père a été retrouvé mort, gisant au sol.«Il était pourtant négatif au Covid. On m’a dit qu’une autopsie aurait lieu à Candos, mais elle n’a jamais été pratiquée. Ce n’est qu’en soirée que j’ai été autorisé à procéder à l’enterrement.» Grâce à des interventions, il a pu incinérer son père à Bigara. Il est catégorique : *«S’il n’avait pas été mis en quarantaine, il serait encore en vie.»

Ashwin Jeebun, dont le père Mahadeo est décédé à Souillac le 11 avril 2021, affirme, de son côté, ne pas avoir encore fait son deuil. Interrogé par Me Jean-Michel Ah Sen, il a dénoncé le manque de soins, notamment l’accès difficile à l’oxygène. Il critique aussi l’attitude du personnel : «Dans le privé, désobéir à une consigne entraîne des sanctions. Mais dans le public, surtout en santé, que se passe-t-il quand on abandonne les patients ?»

La prochaine audience est fixée au 15 juillet, devant la magistrate Shavina Jugnauth. Les familles, elles, continuent de se battre pour connaître toute la vérité.

Publicité