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Viju Gowreesunkur : A la recherche d’un temps révolu
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Viju Gowreesunkur : A la recherche d’un temps révolu

« Je n’ai pas de sous en banque, mais des voitures dans mon garage ». Cette expression fétiche de Viju Gowreesunkur résume la valeur qu’accorde ce collectionneur invétéré aux voitures « Vintage » qu’il souhaite exposer dans l’écrin d’un musée automobile.
Une Rolls-Royce de 1934, une Opel Kapitan de 1950, une Jaguar X-Type d’origine, une Dodge de 1930... Il s’agit là d’un catalogue non exhaustif des dernières acquisitions automobiles de Viju Gowreesunkur. Ces petits bijoux de la mécanique rejoignent sa flotte de véhicules Vintage et Classic qu’il souhaiterait voir exposer dans son projet de musée automobile national, voire régional.
Déjà dans l’entrée de sa résidence, les quelques voitures Vintage et Classic rangées donnent un aperçu visuellement alléchant de la collection privée du vice président de la Vintage & Classic Car Owners Association. Aux abords et à l’intérieur de son garage : une Daimler ayant peut-être appartenu à un gouverneur en poste à Maurice, une Humber en rénovation, une Pink Cadillac, entre autres voitures prestigieuses et rares. Viju Gowreesunkur possède une trentaine de ces mécaniques.
À Bonne Mère, Flacq, où il nous reçoit en compagnie de son épouse Sarita et de son ami de longue date, Mario Antonio, la demeure familiale correspond au souvenir partagé de son enfance et de sa jeunesse à Vacoas. Né à Vacoas, nous relate le sexagénaire, il déménage pour Flacq vers la fin de 1981 lorsqu’il prend de l’emploi à l’usine de Fuel. De son enfance dans les hautes Plaines Wilhems, il se rappelle des « belles voitures » – Wosleley, Jaguar, Mercedes, Rover, Humber… – appartenant aux membres de sa famille et auprès desquelles il a grandi. C’est cet environnement qui, pense-t-il, a instillé chez lui le goût et la passion pour ses automobiles d’antan.
Sa première voiture, il l’acquiert vers l’âge de 18-19 ans, c’était une Citroën deux chevaux. « C’était ma maison, mon bar, ma voiture », raconte-t-il, badin. Après la 2 CV vient une Austin Healey-Sprite décapotable, puis une Chevrolet Malibu.
C’était une américaine des années 60, se souvient-il. « Après, je roulais que des Citroën : Ami 6, DS Pallas... La Citroën a une avance de 50 ans sur la DS 6. Elle utilisait déjà à l’époque un système de suspension hydro-pneumatique. Définitivement, dans les années80, Citroën avait une avance sur son temps. Dans ses années-là quand ma DS6 crevait un pneu, on le remarquait tardivement. »
Synonymes d’un art de vivre, d’une culture, d’un mode et d’un temps révolu, ces voitures portent en elles des émotions très fortes, souligne Viju Gowreesunkur. S’il parle avec un relatif détachement ou une certaine légèreté de ces vieilles dames de l’automobile auxquelles il a juré allégeance, les faits ne trompent pas. Viju Gowreesunkur est un nostalgique. « Très nostalgique », nous confirme son épouse d’un regard appuyé.
Préserver l’histoire
« Les voitures sont comme les humains. Je les apprécie pour leurs formes, leurs mécaniques. La voiture est aujourd’hui commerciale, une commodité. Mais ces voitures d’antan avaient une âme », dit-il. Autant deraisons qui font que Viju Gowreesunkurveut créer un musée. Car il veutpréserver l’histoire de ces voitures etla partager avec le plus grand nombre.
Pour Viju Gowreesunkur, la décision du ministre des Finances, Xavier Luc Duval, de ramener les frais de déclaration d’une voiture ancienne à Rs 1 000 dans le Budget 2013, pourrait lui permettre de concrétiser son projet. Le collectionneur compte ainsi puiser de ses économies pour importer d’autres « voitures qu’on retrouvait sur les routes mauriciennes autrefois. » Comme il se plaît à le répéter : « Je n’ai pas de sous en banque, mais des voitures dans mon garage. »
Ce musée automobile sera une attraction touristique et culturelle nationale, voire régionale, soutient Viju Gowreesunkur, le regard rêveur. Il souligne toutefois qu’il faut d’autres mesures légales et fiscales pour faciliter l’acquisition, la réparation et l’utilisation des vieilles voitures. On pourrait, par exemple, abolir totalement les frais de déclaration et la taxe à l’importation sur ce type de véhicules. Ou encore permettre aux collectionneurs d’importer sans frais de douane des véhicules après 1970, mais qui restent « très classiques ». Ou encore faire des examens de maintien (fitness) plus espacés vu que les Vintage et Classic ne sont conduits qu’occasionnellement.
Entre-temps, Viju Gowreesunkur prospecte avec l’aide de son ami Mario Antonio les emplacements susceptibles d’abriter son projet de musée. Ce site devrait avoir un cachet historique, emblématique et patrimonial. Quoi de plus logique, il est sûr, que de chercher le plus bel écrin pour ranger ces bijoux d’autrefois.
Source : Automoto, supplément de Business Magazine
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