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Municipales 2025 : qui sera de retour ?

14 janvier 2025, 05:30

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Les élections municipales prévues pour le 4 mai 2025, six mois après le triomphe absolu de l’Alliance du changement aux législatives de novembre 2024, s’annoncent comme un moment décisif pour évaluer la présence et la pertinence des partis politiques mauriciens sur la scène publique. Ce scrutin, attendu depuis une décennie, offre une occasion unique de mesurer la capacité des formations politiques à se réorganiser et à reconquérir l’électorat urbain (cinq villes, 30 arrondissements, 124 centres de vote et 400 594 électeurs).

La victoire écrasante de l’Alliance du changement, marquée par un «60-0» historique, a laissé l’opposition en désarroi. Certains dans l’opposition extraparlementaire ont déjà annoncé leur retrait ou retraite, un congé défini ou indéfini, une reconversion, etc. Qui sera de retour ?

Les municipales seront l’occasion de vérifier si des partis comme le PTr ou le MMM peuvent démontrer que leur influence demeure intacte, surtout après leur retour au gouvernement. Le leader du MMM, Paul Bérenger, a déjà commencé à mobiliser ses troupes, procédant à une restructuration interne pour éliminer les éléments moins performants, comme le député Franco Quirin, qui se voyait aux Sports et non pas dans la plaine.

D’autres acteurs politiques, tels que le MSM et le PMSD, pourraient chercher à renouveler des alliances stratégiques afin de refaire surface. Des figures comme Alan Ganoo et Tania Diolle pourraient également jouer un rôle clé en réactivant leurs bases, notamment à Quatre-Bornes, tandis qu’à Curepipe, Steven Obeegadoo pourrait mobiliser ses partisans en visant une position influente au sein du conseil municipal, à défaut d’une place dans l’hémicycle.

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La nécessité de réformer les administrations régionales est au cœur des débats depuis plus d’une décennie. Le précédent gouvernement avait reporté les élections municipales sous prétexte de mener ces réformes, invoquant la pandémie de Covid-19 et la nécessité d’adapter le système aux réalités contemporaines. Cependant, ces reports successifs ont été perçus comme des manœuvres politiques visant à conserver le contrôle des collectivités locales.

Le nouveau ministre de tutelle, Ranjiv Woochit, a confirmé, à l’express hier, que le gouvernement travaille activement sur une réforme de la loi cadre qui dépasse les mairies actuelles, avec l’objectif de transformer plusieurs grands villages en villes, reflétant ainsi l’évolution démographique et économique du pays. Cette réforme vise à moderniser la gouvernance locale, à renforcer l’autonomie des collectivités locales et à améliorer l’efficacité des services publics. Des promesses souvent faites.

La réforme des collectivités locales, si elle est perçue comme juste et efficace, pourrait influencer les dynamiques électorales et redéfinir les rapports de force dans le pays.

Le taux de participation sera un indicateur clé de l’engagement citoyen et de la confiance accordée aux institutions locales. Une forte mobilisation électorale serait le signe d’une démocratie revitalisée, tandis qu’une abstention élevée pourrait traduire une désillusion persistante face à une administration centrale perçue comme accaparant les pouvoirs et les ressources, au détriment des collectivités locales.

Les réformes tant promises visent à redonner aux municipalités une véritable autonomie, tant financière qu’administrative. Il s’agit de leur permettre de jouer pleinement leur rôle en matière de développement local et de répondre efficacement aux besoins des citoyens.

Cependant, la réussite de ces réformes dépendra de la capacité des autorités à mettre en place ce cadre légal moderne et efficace, garantissant une véritable décentralisation du pouvoir. Les partis politiques devront également proposer des programmes crédibles et des candidats capables de porter ces changements, afin de convaincre un électorat de plus en plus exigeant.

Les élections municipales de mai 2025 représentent une étape déterminante. Elles offrent une plateforme aux partis pour se réinventer et aux citoyens pour exprimer leurs attentes en matière de gouvernance locale. La réussite de ce scrutin dépendra de la capacité des acteurs politiques à proposer des réformes ambitieuses et à redonner aux collectivités locales le rôle qui leur revient dans le développement du pays.

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