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Mariée de force à Al Madani Hossenally à 15 ans

«Mo papa ti dir mwa mem si mo pe mor res laba mem»

24 mai 2025, 12:00

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«Mo papa ti dir mwa mem si mo pe mor res laba mem»

Les cas de trafic humain, d’exploitation sexuelle et de vengeance pornographique dont est, entre autres charges, accusé Al Madani Hossenally, ce clerc de notaire de 43 ans habitant Pailles, se corse avec une troisième plainte déposée par une autre des quatre épouses avec laquelle il était religieusement marié. Si jusqu’à présent environ sept charges ont été retenues devant la justice contre le suspect, il nous revient qu’il se pourrait que le nombre augmente et qu’Al Madani Hossenally, soit accusé d’une quinzaine de délits, voire d’infractions graves, grâce au travail accompli par les enquêteurs, sous la responsabilité de l’assistant surintendantde police (ASP) Rajesh Moorghen, dans cette affaire.

Cependant, bien que l’homme ait été épinglé par la justice, il ne faut pas oublier les victimes, dont celle que nous prénommerons Maryam. Elle a été mariée à seulement 15 ans à celui qui se faisait passer pour un presque saint, homme pieux et bon. Aujourd’hui âgée de 35 ans, c’est grâce à son courage que toute cette affaire a éclaté au grand jour, mais ce n’est pas simple et cela ne l’a jamais été car de son union avec Al Madani Hossenally est né deux garçons (qui sont en Grade 11 et Grade 5), qui eux aussi ont fait les frais de leur père à leur manière.

Viol, parties de débauches, sodomie ou encore l’obligation de s’exposer nue contre son gré ou en plein ébats devant une caméra… La liste du calvaire que Maryam dit avoir été forcée de subir durant 15 ans est longue et donne des frissons rien que de songer à l’enfant qu’elle était elle-même au tout début. Bien qu’elle explique avoir tenté de dénoncer officiellement son bourreau il y a cinq ans au moment de demander le divorce (Maryam est la seule des victimes à avoir été mariée civilement à Al Madani Hossenally) en portant plainte une première fois à la police, car c’est à ce moment-là que des vidéos compromettantes d’elle avaient commencé à fuiter – Al Madani la faisait chanter pour qu’elle lui laisse la garde de leurs enfants parmi ses nombreuses exigences d’alors –, ce n’est que récemment que la jeune femme a réellement été entendue et que son martyre a résonné.

Durant toute ces années, elle n’a pas non plus osé chercher de l’aide auprès de son père, divorcé de sa mère et avec qui elle vivait jusqu’au jour où il l’a mariée de force, car il avait été catégorique : il ne fallait pas qu’elle revienne quoi qu’il lui arrive. «Mo papa ti fini dir mwa, ariv seki ariv me to pou bizin res kot to misie mem parski li mem to fami ek to lakaz aster. Zame pa kit li mem si to mor to pa revini.» Sa belle-famille? L’un des cousins du suspect fait partie, d’après l’enquête, des hommes à qui il vendait ses épouses mais leurs proches, selon Maryam, lui aurait déclaré à l’époque où elle avait voulu attirer leur attention «ki zot gagn diab, zot inn posede».

Livrée à elle-même en n’étant qu’une gamine, c’est de là que lui est venue la force de se battre pour ses enfants. Lasse d’être utilisée telle une esclave sexuelle, Maryam a fini par se réveiller et a décidé à 30 ans de s’en aller, dans un premier temps, avec ses fils chez sa mère qui a accepté de l’héberger. Puis, elle a déménagé chez sa sœur avant d’entamer les procédures de divorce et de subir les multiples tentatives d’humiliations et de se plier aux chantages de son ex-mari.

Puis, les années ont passé, Maryam s’est forgée. Elle a appris les langues grâce à internet. Elle gagne désormais sa vie même si lui est difficile de jongler entre le loyer à payer et les frais de scolarité de ses garçons. «Mes enfants ne voulaient plus vivre chez leur père et je les ai récupérés car ils étaient livrés à eux-mêmes. C’est ce qui a poussé Al Madani à se venger de moi de nouveau. Le 6 avril 2025, mon frère a reçu une lettre anonyme l’informant qu’une vidéo pornographique où j’apparaissais avait été divulguée par mon ex-mari sur Telegram.»

C’est à partir de là que l’habitante de Plaine-Verte a décidé de se rendre au poste de police de la localité et quel’ASP Moorghen et son équipe sont entrés en action. et que les autres épouses victimes se sont manifestées pour dénoncer Al Madani Hossenally en portant plaintes, elles aussi, contre lui. Face aux graves accusations qui pèsent contre lui, le suspect a fait le choix de garder son droit au silence tout au long des sessions d’interrogatoire et se trouve toujours, depuis son arrestation, en détention provisoire. La police ayant objectée à sa remise en liberté conditionnelle, ce sera dorénavant à la justice de trancher.

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