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À Rodrigues
Meurtre de Christine Bégué : un crime brutal sur fond de récidive
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À Rodrigues
Meurtre de Christine Bégué : un crime brutal sur fond de récidive

Jean Antoine Pasnin, un pêcheur de 63 ans connu sous le nom de Dozé, a avoué avoir tué et démembré Christine alias Annabella Bégué, une adolescente de 16 ans, le lundi 17 février. Hier après-midi, sous forte escorte policière, il a participé à une reconstitution des faits à son domicile situé à Crève-Coeur, Rodrigues.
Au cours de cet exercice, le sexagénaire a décrit en détail aux enquêteurs le déroulement du drame. Selon ses déclarations, il aurait étranglé Annabella après l’avoir jetée à terre dans un accès de colère. Il l’accusait de s’être introduite chez lui pour le cambrioler une seconde fois. D’après lui, la jeune fille lui avait déjà volé la somme de Rs 3 500 et était revenue pour récidiver.
Jean Antoine Pasnin a comparu hier devant le tribunal de Port-Mathurin sous une charge provisoire de meurtre. Parallèlement, le Dr Monvoisin, du département médico-légal de la police, s’est rendu sur place pour procéder à l’autopsie de la victime.
Ce drame glaçant a secoué Rodrigues tout en mettant en lumière la trajectoire chaotique d’Annabella, connue des services de police pour ses multiples infractions. Cette récidiviste comptait plus d’une douzaine de vols à son actif. Malgré les efforts des autorités et des travailleurs sociaux pour l’aider à sortir de cette spirale, sa vie a été tragiquement interrompue lundi.
Arrêtée l’année dernière par la police de Rodrigues, Annabella avait été réprimandée par un magistrat excédé par ses récidives. Faute de centre correctionnel sur l’île, elle avait été remise en liberté sous caution. Un rapport de la Child Development Unit (CDU) avait ensuite mis en avant la toxicité de son environnement familial, pointant le fait qu’elle était une adolescente à risque.
D’après des sources proches de l’enquête, Annabella s’était déjà introduite une première fois dans la maison de Jean Antoine Pasnin pour y commettre un vol. Bien que ce dernier ait eu des soupçons, il n’avait pas pu réagir faute de preuves.
Le lundi du drame, après s’être rendue à l’hôpital avec sa mère, la jeune fille a profité d’un moment d’inattention pour s’éclipser. Elle s’est alors introduite une seconde fois dans la maison de Jean Antoine Pasnin, avec l’intention de voler des objets. Cependant, elle a été surprise par le sexagénaire, qui, pris d’une violente colère, s’est jeté sur elle et l’a étranglée.
Réalisant ensuite qu’il venait de la tuer, il a élaboré un plan macabre pour cacher son crime. À la tombée de la nuit, il a découpé le corps à l’aide d’un «lansar» avant de le jeter dans la mer, espérant que les requins en fassent disparaître toute trace.
Rappelons qu’Annabella, originaire de Soupir, a été retrouvée démembrée sur des rochers situés entre Pointe-Vénus et Baie-Lascars, près de la plage publique d’Anse aux Anglais, aux premières heures du matin du mardi 18 février. Sa mère avait signalé sa disparition la veille à 19 h 15. C’est un passant qui a donné l’alerte en découvrant le corps. Un double drame puisque la victime était enceinte de cinq mois au moment où elle a été sauvagement assasinée.
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