Perché au-dessus de la capitale, le monument de Marie-Reine-de-la Paix a vibré d’une ferveur particulière hier, dimanche 8 juin, jour de la Pentecôte. Lieu emblématique chargé d’histoire et de spiritualité, il célèbre cette année ses 85 ans d’existence – 85 années durant lesquelles les Mauriciens de toutes générations y sont venus prier, espérer, célébrer… et parfois pleurer.

Le cadre majestueux de cet espace sacré a vu défiler les plus grands moments de l’Église catholique à Maurice : les visites inoubliables des papes Jean Paul II et François, l’ordination des deux cardinaux mauriciens, Jean Margéot et Maurice Piat, ou encore les funérailles nationales du cardinal Margéot. Chaque marche gravie, chaque prière murmurée à l’ombre de la grande Vierge blanche fait écho à une mémoire collective profondément enracinée.

Ce lieu de paix et de rassemblement est né dans un contexte de guerre. C’est Mgr James Leen qui en eut l’initiative alors que le monde était plongé dans les tourments de la Seconde Guerre mondiale. Le monument, imaginé par l’artiste Max Boullé, devait alors mettre le peuple mauricien sous la protection de la Vierge Marie. Depuis, la statue de trois mètres de haut veille sur la ville, tel un phare de sérénité, à l’image du Christ Rédempteur de Rio, qui surplombe Rio de Janeiro.

Mais ce 85ᵉ anniversaire n’a pas seulement été l’occasion de célébrer le passé : c’est aussi une page nouvelle qui s’est écrite. En ce jour de Pentecôte, Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis, a confirmé 73 personnes dans leur foi chrétienne – une première à cette échelle pour l’Église mauricienne.

Une journée de joie, de souffle spirituel et d’histoire vivante qui rappelle que Marie Reine de la Paix n’est pas qu’un monument, mais un cœur battant au rythme des croyants.