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Géopolitique

Make Europe Great Again

17 janvier 2025, 11:10

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Traiter de géopolitique d’un lieu aussi excentré et dénué d’importance stratégique, voilà un exercice bien prétentieux !!!

Caricatural, le personnage semble sortir tout droit d’une BD. Éhonté menteur à l’honnêteté entachée de nombreux démêlés avec la justice de son pays, ce démagogue exhibe une tignasse dorée. Affidé de Mammon, il considère la richesse matérielle comme seul fondement du bonheur. Cette soif d’enrichissement le pousse à y consacrer toute l’énergie d’une pensée allégée de morale.

Il est quelque part l’archétype même d’une certaine société américaine prisonnière de son matérialisme à outrance et de sa démesure. Cherchez un quelconque signe d’humilité et d’humanité derrière cette cuirasse d’arrogance et d’autosatisfaction, et vous trouverez un homme sans repentance, imbu de lui-même. Pour arriver à ses fins, il lui arrive même de courtiser le spirituel, les bras levés au ciel en chantant alléluia. Le portrait, pour n’être pas très flatteur, n’en est pas moins factuel. Souhaitons que l’habit ne fasse pas le moine !

Son succès ? Un monde de moins en moins géré par des principes et de plus en plus par l’argent, qui désormais contrôle la politique, l’éthique et la pensée. Cette richesse se concentre entre les mains d’une petite minorité leur donnant ainsi un pouvoir démesuré au grand dam de la démocratie. Contre cette déferlante, la vieille forteresse Europe reste, malgré son déclin, une lueur d’espoir de par ses valeurs et son humanisme. Pour ces vieux pays, le progrès n’est pas une simple mesure de PNB mais aussi, et davantage, une affaire de justice, d’équité et d’entente sociale sans laquelle il ne peut y avoir d’harmonie et de paix. L’économie au service de l’homme, et non le contraire.

Dans quelques jours, cet individu présidera à la destinée de notre planète. Y aura-t-il une métamorphose comme le pensent certains, ou une désintégration comme le craignent d’autres ? La porte est ouverte à toutes les probabilités. Les optimistes y voient la remise en question d’un système sclérosé, en crise, d’un Occident décadent, d’un système politique obsolète. À l’autre bout du spectre, les pessimistes redoutent l’émergence d’un monde fracturé, divisé, conflictuel et sans empathie, où seule règne la raison du plus fort. Les récentes menaces protectionnistes et autres ambitions territoriales déclarées ne les rassurent guère sur les intentions de cet «America First» qui, rappelons-le, a fait de la paranoïa la pierre angulaire de sa campagne électorale.

Les empires ne sont pas éternels, les hégémonies naissent et meurent tout comme les êtres humains. Les Grecs, les Romains le savent, et la première puissance mondiale en prend aujourd’hui pleinement et brutalement conscience. Un nouveau géant se profile à l’Est, un autre s’essouffle à l’Ouest. Ne soyons pas dupes de cette rivalité, et ne nous laissons pas entraîner dans cette aventure au seul bénéfice d’America First.

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