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Journée mondiale
Liberté de la presse : un droit à protéger, un combat à poursuivre
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Journée mondiale
Liberté de la presse : un droit à protéger, un combat à poursuivre

🔴 Nad Sivaramen : «Le plus grand ennemi des médias, ce n’est pas l’État, mais le pouvoir de l’argent et les forces obscurantistes»
Le 3 mai est une date clé pour notre démocratie : c’est la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque année depuis 1993 à l’initiative des Nations unies. Une occasion de rendre hommage à celles et ceux qui défendent ce droit fondamental – parfois au péril de leur vie. À Maurice, ce droit existe, mais il reste fragile. Le témoignage de Nad Sivaramen, directeur des publications de La Sentinelle, en dit long.
Le 3 mai n’est pas un jour comme les autres. Il résonne avec force pour tous ceux qui croient en la vérité, en la démocratie et au droit de savoir. Derrière cette journée se cache un combat : celui de milliers de journalistes à travers le monde, déterminés à informer et à permettre à chacun d’être informé. Un combat souvent dangereux : en 2024, près de 600 journalistes sont emprisonnés et plusieurs dizaines ont perdu la vie, selon Reporters sans Frontières. Des chiffres glaçants.
Cette année, l’UNESCO a choisi pour thème : «Informer à l’ère de l’intelligence artificielle». L’intelligence artificielle peut devenir un outil puissant pour les journalistes : vérification des faits, analyse de données, production de contenu. Mais elle comporte aussi de lourds risques : génération de fausses informations, manipulation algorithmique, perte de confiance du public. L’équilibre est encore fragile.
À Maurice, la presse jouit encore d’une certaine liberté d’expression. Mais comme le souligne Nad Sivaramen, directeur des publications de La Sentinelle, cette liberté n’est jamais acquise. «Le plus grand ennemi des médias, ce n’est pas l’État, mais le pouvoir de l’argent et les forces obscurantistes qui créent des organes de presse pour en faire des outils de propagande et de pression.»
Des mots forts, mais justes. Car les menaces ne viennent pas toujours de là où on les attend. Elles peuvent être sournoises : pressions économiques, censures déguisées, propagandes sophistiquées. «Le droit à l’information est sacré – c’est le socle de toute démocratie, même de celles qui aspirent seulement à le devenir. Ce droit ne doit pas être réservé aux pays développés.»
Nad Sivaramen appelle aussi à l’instauration, à Maurice, d’une véritable culture de Freedom of Information. Trop souvent, les journalistes doivent accomplir en quelques heures un travail de fond que la justice ou les commissions d’enquête mettent des années à mener.
«Mais les journalistes ne sont pas le Bon Dieu, pardi !», s’exclame-t-il. «Même la justice admet que plusieurs témoins d’un même événement peuvent en donner des versions différentes, en toute bonne foi.»
Ce 3 mai nous rappelle que le journalisme est un engagement quotidien. Ce sont ces hommes et ces femmes qu’on croise avec un micro, une caméra, un carnet de notes. Ils cherchent, questionnent, dérangent parfois. Ils nous éclairent. Pensons à eux. Pensons à celles et ceux qui se battent, parfois dans l’ombre, pour que nous puissions, un jour de plus, comprendre le monde qui nous entoure. Car sans presse libre, il n’y a tout simplement pas de liberté.
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