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Centres spécialisés

«L’État doit assumer ses responsabilités», martèle Reeaz Chuttoo

17 mai 2025, 12:30

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«L’État doit assumer ses responsabilités», martèle Reeaz Chuttoo

Les cris d’alarme se multiplient, mais le silence des autorités reste assourdissant. Une fois encore c’est le président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, qui est monté au créneau pour dénoncer les conditions de travail déplorables dans certains centres spécialisés, notamment au foyer Trochetia à Pointe-auxSables, placé sous la responsabilité du ministère de l’Intégration sociale.

«Depuis des mois, une seulecarerdoit s’occuper de 16 à 20 résidents alités, parfois même leur faire la toilette seule. Ce n’est plus du travail, c’est de l’abattage. Et au final, ce sont les bénéficiaires qui en souffrent», s’insurge-t-il.

La situation a pris une tournure encore plus inquiétante avec l’arrivée d’un nouveau gestionnaire. Ce dernier aurait, selon Chuttoo, imposé des conditions de travail irréalistes, exigeant que les employés travaillent dix jours d’affilée, jours et nuits, tout en menaçant ceux qui ne suivent pas ses consignes. «Li pe donn warnings, li pe dir li pou tir dimounn depi dan travay. Ena arselman.»

Manque cruel d’infrastructures publiques

Les témoignages recueillis par la CTSP dressent un tableau accablant : sous-effectif chronique, personnel à bout de souffle, gestion autoritaire, et surtout une absence flagrante de soins adaptés pour des personnes vulnérables. «L’État a une obligation morale et constitutionnelle envers ces citoyens en situation de handicap ou de dépendance», rappelle le syndicaliste.

Mais le problème dépasse largement les murs du foyer Trochetia. Selon Chuttoo, le pays souffre d’un manque cruel d’infrastructures publiques adaptées. «Après 20 ans, les jeunes en situation de handicap ne savent plus où aller. Il n’existe pas de centres financés par l’État pour eux. On vit dans un pays où soit il n’y a rien, soit on a des établissements privés ultra chers, inaccessibles pour la majorité.»

Face à ce vide, des structures non réglementées se multiplient. Des particuliers, sans permis, prennent en charge des personnes âgées ou handicapées. «C’est le système qui les pousse à cela. Les familles n’ont plus les moyens, les époux et épouses doivent tous deux travailler, et l’État détourne les yeux.» Pour la CTSP, il est grand temps que le gouvernement cesse de fuir ses responsabilités. Car derrière chaque carer épuisé, il y a des vies humaines laissées pour compte.

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