Publicité

Portable Retirement Gratuity Fund

Les syndicats attendent des réponses concrètes aujourd’hui

2 juin 2025, 06:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Les syndicats attendent des réponses concrètes aujourd’hui

Une rencontre cruciale est prévue aujourd’hui entre le ministre de l’Intégration sociale, Ashok Subron, et les fédérations et confédérations syndicales. Ce rendez-vous, qui se tiendra au siège de son ministère, s’inscrit dans le cadre du dossier sensible relatif au Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF). Cette initiative découle de la décision prise en Conseil des ministres le 23 mai dernier, pour la mise en place d’un comité interministériel chargé d’examiner les modalités de versement des indemnités prévues par le PRGF. L’objectif affiché : garantir aux travailleurs un paiement juste et sans retard, au moment de leur retraite ou en cas de décès.

Pour rappel, le PRGF permet le versement d’une somme forfaitaire à un employé au moment de son départ à la retraite, à ses ayants droit en cas de décès, ou encore à un travailleur indépendant ayant cotisé au fonds. Mais sur le terrain, syndicats et travailleurs soulignent de nombreuses zones d’ombre, à commencer par la question de la responsabilité de la gestion du fonds et du suivi des contributions.

Narendranath Gopee, président de la National Trade Union Confederation, rappelle que le PRGF est une recommandation de la Workers' Rights Act et constitue une véritable avancée pour les employés. «Ce fonds assure une sécurité à ceux qui prennent leur retraite, même après avoir travaillé dans plusieurs entreprises. C’est une mesure essentielle qui leur permet de toucher une somme globale, indépendamment de leur dernier employeur. Mais il est crucial que ce fonds soit bien géré et reste soutenable à long terme.» Il appelle à la mise en place d’un comité d’investissement pour garantir sa viabilité.

Reeaz Chuttoo, président de la CTSP, alerte de son côté sur les lacunes juridiques entourant le PRGF. «Un travailleur peut croire qu’il touchera cet argent à 60 ans, mais la loi ne précise ni quand, ni comment l’employeur doit verser cette somme. Résultat : certains se retrouvent dans un flou administratif entre le PRGF, la MRA et la Sécurité sociale», déplore-t-il. Il insiste sur le besoin de transparence : les travailleurs doivent connaître le montant de leur yearly remuneration utilisée pour les contributions ainsi que l’instance réellement responsable du traitement de leur dossier. Pour lui, un seul ministère devrait être chargé de la gestion du PRGF, avec les ressources nécessaires pour effectuer des contrôles réguliers sur le terrain.

Du côté de la General Workers Federation (GWF), on pointe les complications pratiques : les versements seraient parfois scindés, une partie étant traitée via la MRA, sans que les bénéficiaires aient une vision claire du calcul de leur gratuity. «Nous avons déjà été appelés à intervenir dans des cas de confusion. Il y a clairement un besoin d’harmonisation, de transparence et de meilleure communication», soutient Ashvin Gudday, négociateur de la GWF. L’organisation milite pour que les travailleurs puissent accéder à leur indemnité dès qu’ils quittent un emploi, au lieu d’attendre la retraite. «C’est souvent à ce moment-là que les problèmes surgissent. Il faut repenser le système pour éviter que les droits des travailleurs soient compromis.»

Face à ces attentes, la rencontre d’aujourd’hui est perçue comme une opportunité majeure pour mettre à plat les dysfonctionnements existants et relancer un dialogue constructif. Les représentants syndicaux espèrent des engagements clairs du ministre Subron, en particulier sur la clarification des responsabilités, la modification du cadre légal et la pérennité du fonds. Reste à savoir si cette réunion lèvera enfin le flou entourant le PRGF… ou si, comme certains le redoutent, d’autres zones d’ombre viendront encore s’ajouter au dossier.

Publicité