À l’approche des élections municipales prévues pour le 4 mai 2025, la capitale s’anime. Après presque dix ans sans consultations populaires, les habitants de villes se préparent à enfin renouveler les 120 conseillers des cinq municipalités. Le dépôt des candidatures est fixé au 5 avril, laissant quatre semaines aux candidats pour convaincre un électorat qui semble plus déterminé que jamais. Dans les rues de Port-Louis, les attentes sont claires : il est temps d’agir.

(Certains commerçants ont perdu toutes leurs marchandises dans un incendie du marché central cette semaine.)

Au marché central, Vijayen, commerçant ayant perdu ses marchandises dans un récent incendie, ne cache pas sa frustration. Pour lui, ces élections représentent bien plus qu’un simple devoir civique. «Bizin fer li pou ena enn lord dan pei. Nou ti ena enn lemer avan mo pa mem konn li. Zame monn trouv li, li pa vini mem», déplore-t-il. Selon lui, la municipalité n’a pas su répondre aux besoins des commerçants. Il évoque notamment la prolifération des rats et l’état de délabrement du marché. «Lepok MMM, Jérôme Boulle ti pe marse dan bazar. Aster non», poursuit-il, regrettant l’absence de dialogue avec les élus locaux. Vijayen plaide pour que les citadins puissent avoir davantage leur mot à dire dans les décisions locales.

Farouk, un autre commerçant, partage le même constat. «Bizin sanzman. Pou bann dimounn mem parski li enn devwar sivik, me osi ban ki dan bazar pe atann sa sanzman la pou zot travay», affirme-t-il. Selon lui, l’état du marché décourage les touristes et freine l’activité économique. «Pa gagn touris mem akoz bazar la mem pa renove. Bizin ena enn kontrol», ajoute-t-il. Farouk espère des mesures concrètes pour revitaliser le marché et redonner confiance aux commerçants.

Des électeurs en quête de considération

Jean Claude, un habitant de la capitale, espère que les futurs élus honoreront leurs engagements. «Mo swete ki bann prosin ki pou gagn eleksyon pou travay pou bann dimounn ki finn vot pou zot», confie-t-il, soulignant l’importance de la proximité entre les élus et les citoyens. Pour Ismet, la dégradation de la ville est alarmante. «Get lavil malang partou. Biensir bizin fer eleksion la», s’exclame-t-il. Il appelle de ses vœux des élus capables de redonner à Port-Louis son prestige d’antan.

Les citadins attendent des élus qu’ils soient présents, à l’écoute et surtout actifs. Les problèmes du quotidien – insalubrité, infrastructures vieillissantes, insécurité – sont au cœur des préoccupations. À l’aube de ces municipales tant attendues, les PortLouisiens espèrent que le scrutin du 4 mai sera le point de départ d’un réel changement. Les regards sont désormais tournés vers les candidats qui devront, plus que jamais, prouver qu’ils sont à la hauteur des attentes.