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Environnement marin menacé
Les pêcheurs de Bain-des-Dames tirent la sonnette d’alarme
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Environnement marin menacé
Les pêcheurs de Bain-des-Dames tirent la sonnette d’alarme

Le gros navire «Emily» a jeté son ancre pesant une tonne, détruisant ainsi les coraux.
Une visite en mer a été organisée, hier, à Bain-des-Dames en collaboration avec des pêcheurs professionnels afin de constater de visu l’ampleur de la dégradation de l’environnement marin dans cette région côtière. Cette initiative visait à alerter les autorités et le public sur les dangers de l’ancrage permanent de grands navires, du transbordement de fioul lourd et du déversement des eaux usées.
Judex Rampaul, secrétaire du Syndicat des pêcheurs, déplore ce qui se passe. «La situation devient de plus en plus difficile. Les pêcheurs ne peuvent plus opérer dans cette région, car l’ancien gouvernement a classé cette zone comme une restricted area et a accordé un permis d’Environmental Impact Assessment à ces navires. Pourtant, c’est ici que les pêcheurs ont toujours exercé leur métier.» Il explique que les ancres des grands navires causent des dommages irréversibles aux coraux, essentiels pour l’équilibre de l’écosystème marin.
De plus, la présence de navires transportant du fioul lourd représente une menace écologique majeure en cas d’accident. «Le récif de Pointe-aux-Sables est déjà affaibli. Il y a eu plusieurs incidents où des bateaux, notamment coréens, se sont échoués sur le récif, aggravant la situation. Le but de cette visite était de faire un état des lieux, mais malheureusement, les ministres concernés n’ont pas répondu à notre invitation», regrette-t-il.
Judex Rampaul (en t-shirt gris), secrétaire du Syndicat des pêcheurs, accompagné de pêcheurs de la région,
appelle les ministères à agir rapidement.
Un appel aux autorités
Alors que le gouvernement actuel prône le changement, les pêcheurs espèrent des mesures concrètes pour protéger leur activité et l’environnement. «Nous avons invité les ministres de l’Environnement et de l’Agro-industrie, mais ils ne sont pas venus. Si le gouvernement veut réellement développer une économie bleue, il doit agir rapidement», insiste Judex Rampaul. La présence des grands navires dans cette zone dure depuis une décennie et les pêcheurs estiment qu’il est urgent d’agir. «Notre combat est pour l’avenir de nos jeunes. À Bain-des-Dames, environ 150 familles de pêcheurs dépendent de cette activité. Si aucune mesure n’est prise, nous devrons organiser une manifestation pour faire entendre notre voix», avertit-il.
Un avenir incertain pour la pêche artisanale
Jacques Laval, pêcheur et skipper de 43 ans avec 25 ans d’expérience, souligne que 80 % de la pêche artisanale a déjà disparu à Maurice. «Bientôt, on ne verra plus de petits bateaux. L’ancien gouvernement nous a laissés avec de gros problèmes. Il a distribué 2 000 cartes de pêche sans vérifier si elles étaient utilisées à bon escient.» Il explique que les zones où sont ancrés les grands navires sont justement celles où se trouvent les poissons. Désormais, les pêcheurs doivent s’éloigner vers la haute mer, ce qui représente un danger supplémentaire.
Le problème des eaux usées
Outre l’ancrage et le fioul, un autre problème majeur est le déversement des eaux usées dans la mer. «Il faut enquêter sur ces compagnies qui polluent l’eau et effectuer des tests sur les poissons que nous consommons. Nous devons nous assurer qu’ils ne sont pas contaminés», avertit Judex Rampaul. Face à ces multiples défis, les pêcheurs demandent des mesures immédiates pour protéger l’écosystème marin et garantir la pérennité de leur métier. Si aucune action n’est entreprise, la pêche artisanale pourrait bientôt disparaître à Bain-des-Dames, avec des conséquences désastreuses pour l’environnement et l’économie locale.
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