Quatre ans après le décès de 11 patients dialysés durant la pandémie de Covid-19, leurs proches, épaulés par la Renal Disease Patients’ Association, poursuivent leur quête de justice. Une marche symbolique était prévue hier à 13 h 30, depuis l’hôpital de Souillac jusqu’au jardin Telfair. Malgré la publication récente de rapports internes, établis sous l’ancien régime et rendus accessibles uniquement depuis l’arrivée du gouvernement actuel, aucune réparation n’a encore été accordée aux familles endeuillées.

«Même une compensation financière ne ramènera pas un proche, mais ces familles méritent une indemnisation de l’État, c’est leur droit», déclare Bose Soonarane, secrétaire de l’association. Il déplore cependant que les délais légaux pour intenter une action en justice aient déjà expiré, en raison de l’absence d’accès aux conclusions du Fact Finding Committee et du Medical Negligence Standing Committee à l’époque. L’association demande que la publication récente de ces rapports ouvre un nouveau délai légal de deux ans, permettant ainsi aux tribunaux de les prendre en compte.

Un hommage est également envisagé : l’association plaide pour l’installation d’une stèle en mémoire des victimes, près du centre de dialyse de l’hôpital de Souillac. «Ces patients ont été enterrés dans des conditions particulièrement douloureuses, sans adieux possibles. Un mémorial serait un geste de reconnaissance», souligne Bose Soonarane. Par ailleurs, l’association alerte sur la situation critique dans les centres de dialyse du pays. Elle demande le recrutement urgent d’infirmiers spécialisés, soulignant la pression actuelle sur les équipes médicales et les risques accrus d’erreurs, notamment liées aux fistules.

L’association appelle également à nommer le nouvel hôpital de Flacq en hommage au Dr Bruno Cheong, décédé en première ligne lors de la pandémie. «Rien n’a été fait par l’ancien gouvernement pour répondre aux pénuries de personnel. Nous espérons que le prochain budget intégrera des mesures concrètes, y compris la formation de nouveaux infirmiers et le recrutement de néphrologues», conclut le secrétaire de l’association.