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Déscolarisation et absentéisme
Les enfants fantômes du système scolaire… entre indifférence et tragedies
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Déscolarisation et absentéisme
Les enfants fantômes du système scolaire… entre indifférence et tragedies

■ Derrière la déscolarisation et l’absentéisme chronique se cachent des réalités sociales aussi criantes qu’inquiétantes.
🔴Que font les directeurs d’établissements et quelles sanctions pour les parents ?
Quel est le nombre de mineurs déscolarisés à Maurice ? Combien d’écoliers et de collégiens ne fréquentent l’école que quelques semaines ou quelques mois par an ? Et surtout, qui s’en préoccupe vraiment ? Ces questions sont soulevées par de nombreux travailleurs sociaux, enseignants, membres du public et autres professionnels engagés auprès des enfants à Maurice. Elles deviennent d’autant plus pressantes à la lumière des révélations bouleversantes faites par une adolescente de 16 ans, qui affirme avoir été violée et séquestrée durant plusieurs mois par son père. Ce dernier l’aurait empêchée de se rendre au collège jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. C’est en fuyant pour trouver refuge auprès de la famille de sa mère – décédée depuis deux ans – qu’elle a pu briser le silence.
Ce drame met en lumière un problème profond et persistant que les différents gouvernements successifs n’ont pas su résoudre. La déscolarisation et l’absentéisme chronique sont les conséquences directes de réalités sociales alarmantes qui semblent échapper aux dirigeants politiques, tous bords confondus.
Le ministère de l’Éducation admet ne pas disposer de chiffres précis concernant les mineurs déscolarisés ou ceux qui font face à un absentéisme régulier. Pourtant, il suffit de visiter certaines zones dites sensibles ou des poches de pauvreté pendant les heures de classe pour constater l’ampleur du phénomène.
Pire encore, selon des travailleurs sociaux, ces enfants sont souvent issus de familles confrontées à la toxicomanie ou à l’alcoolisme. Livrés à eux-mêmes, beaucoup d’entre eux errent dans les rues jusque tard le soir et doivent subvenir à leurs propres besoins – et parfois à ceux de leurs frères et sœurs. Dans d’autres cas, les enfants ne vont pas à l’école simplement parce que leurs parents vivent en marge de la réalité, les contraignant à adopter ce mode de vie.
Pourtant, la loi est claire : l’enseignement est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans à Maurice et le droit à une éducation gratuite est garanti par la République. Si les parents ont une part de responsabilité évidente dans ces manquements, les responsables d’établissements scolaires – directeurs de collèges et maîtres d’écoles – ont, eux aussi, des obligations. Ne pas alerter les autorités compétentes lorsqu’un cas suspect est identifié constitue un manquement grave à leur devoir.
Du côté du ministère du Bien-être de la famille, on explique que les officiers de la Child Development Unit (CDU) ne peuvent intervenir dans les écoles qu’avec l’aval du ministère de l’Éducation. Bien que les deux ministères collaborent étroitement pour le bien-être des mineurs, les agents de la CDU ne peuvent agir qu’avec l’autorisation des parents, de la police ou des établissements scolaires.
Face à cette situation préoccupante, le ministère de l’Éducation annonce qu’il renouvellera son appel aux responsables des établissements scolaires pour leur rappeler leurs responsabilités. «Le ministère a, à maintes reprises, demandé aux maîtres d’école de signaler les cas d’absences prolongées. Une nouvelle circulaire sera émise pour leur rafraîchir la mémoire», a précisé un porte-parole.
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