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Résilience et transformation
Les cinq leçons stratégiques de l’expérience Afreximbank, selon KC Li Kwong Wing
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Résilience et transformation
Les cinq leçons stratégiques de l’expérience Afreximbank, selon KC Li Kwong Wing

À l’heure où l’Afrique cherche à réécrire son destin économique , l’histoire d’Afreximbank s’impose comme une expérience singulière. Créée il y a 30 ans pour pallier les lacunes du financement du commerce africain, la banque incarne aujourd’hui bien plus qu’un simple outil financier. Elle est devenue un symbole vivant de souveraineté, d’innovation et de transformation. Cinq leçons stratégiques émergent de cette trajectoire. Membre du board, KC Li Kwong Wing revient sur les cinq leçons à tirer de l’expérience de l’institution pan-africaine. C’était mercredi qu’il intervenait comme panéliste lors d’une session plénière à la 32e assemblée générale d’Afreximbank à Abuja sur le thème «Three decades of powering Africa’s resilience and transformation. What does the Afreximbank experiment teach us ?»
Pour KC Li Kwong Wing (photo), la première leçon est celle de la souveraineté financière. Afreximbank est née, dit-il, d’un constat lucide : l’Afrique était systématiquement exclue des circuits financiers internationaux dominés par les institutions de Bretton Woods. Pour rompre avec cette dépendance, il fallait créer un «instrument pensé par des Africains, géré par des Africains, et répondant aux besoins africains».
L’exemple de cette volonté est l’émission de Depository Receipts : une opération intégralement africaine, structurée par une banque d’investissement du continent, et non par Goldman Sachs ou JP Morgan, cotée sur une bourse africaine, et souscrite par des investisseurs institutionnels africains. Une première du genre, qui symbolise la capacité de l’Afrique à financer ses propres ambitions sur ses propres plateformes.
Bouclier stratégique
La deuxième leçon, estimet-il, porte sur la capacité de cette banque à faire de la liquidité un véritable bouclier stratégique. Le continent reste vulnérable aux chocs extérieurs: effondrements des prix des matières premières, crises de change, pandémies ou conflits. Face à ces vulnérabilités systémiques, Afreximbank a su réagir avec une grande agilité.
Et d’enchaîner avec sa troisième leçon, celle notamment de «la nécessité de dépasser le financement commercial pour devenir un acteur du développement structurel». Si le commerce intra-africain a été au cœur de sa mission initiale, la banque a su élargir sa vision. Elle investit désormais dans des projets structurants : zones industrielles, infrastructures logistiques, systèmes de paiements numériques, ou encore plateformes de règlement en monnaie locale.
Sa quatrième leçon découle de la conviction que l’unité fait la force. Consciente de l’importance de la coopération régionale, Afreximbank a tissé un dense réseau de partenariats avec l’Union africaine, le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et diverses institutions régionales. Cette stratégie d’alliances lui permet de conjuguer puissance financière et légitimité politique. En œuvrant de concert avec ces partenaires, la banque renforce l’impact de ses interventions et accélère la mise en œuvre de projets continentaux.
Enfin, il y a la créativité comme levier de transformation. Loin de se limiter à la finance classique ou aux infrastructures, Afreximbank a choisi de soutenir massivement les industries culturelles et créatives du continent – cinéma, musique, arts visuels. Avec une enveloppe de 2 milliards USD dédiée à ce secteur. Ce pari culturel reflète une foi profonde dans le potentiel humain et expressif de l’Afrique, dans sa capacité à rayonner au-delà des indicateurs économiques.
En trois décennies, Afreximbank a ainsi démontré qu’un autre modèle de développement est possible. Un modèle affranchi des diktats extérieurs, selon KC Li Kwong Wing, construit autour d’une vision africaine de la finance, orientée vers l’intégration, la résilience et la création de valeur. L’expérience Afreximbank «représente une leçon d’indépendance stratégique pour tout le continent, un chemin, peut-être vers une véritable renaissance économique africaine.»
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