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Après l'aval de Donald Trump

Le transfert des Chagos à Maurice bientôt finalisé

3 mars 2025, 09:51

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Le transfert des Chagos à Maurice bientôt finalisé

Ker Starmer a rencontré Donald Trump jeudi 27 février. (crédit : Simon Dawson/No 10 Downing Street)

L'accord concernant le transfert de souveraineté des îles Chagos à Maurice pourrait être officiellement validé cette semaine, après que le président américain Donald Trump a laissé entendre qu'il y était favorable, selon des sources mauriciennes, a rapporté The Telegraph, dimanche 2 mars.

Un haut responsable impliqué dans les négociations a déclaré, dimanche, au Telegraph que mardi (4 mars) pourrait être le «jour J» de l'accord, après que Donald Trump a affirmé que celui-ci «ne semblait pas mauvais». Cette déclaration marque une avancée cruciale, alors que l'administration britannique attendait un signal clair de la part des États-Unis avant de finaliser l'accord.

L'accord prévoit la restitution du Territoire britannique de l'océan Indien à Maurice, tout en garantissant aux États-Unis l'utilisation continue de la base militaire stratégique de Diego Garcia. Cette île, qui fait partie de l'archipel des Chagos, abrite une base militaire américaine de première importance. En contrepartie, Maurice louerait Diego Garcia à la Grande-Bretagne pour une période de 99 ans, moyennant un paiement annuel estimé à 90 millions de livres sterling, soit un total de 8,9 milliards de livres sur toute la durée du bail.

Un tournant décisif

Lors d'une rencontre avec le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer jeudi dernier, Donald Trump a déclaré que l'accord était en cours d'évaluation, mais qu'il semblait «sur la bonne voie». Il a ajouté : «Nous allons en discuter très bientôt et j'ai le sentiment que cela va bien se passer.»

Cette approbation est perçue comme l'élément décisif qui permettra à l'accord d'être soumis au gouvernement mauricien pour validation finale. « Nous attendons simplement la confirmation du Royaume-Uni avant de présenter l'accord au cabinet », a déclaré une source mauricienne au Telegraph.

Le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, a réagi avec prudence aux déclarations du président américain : « Cela semble positif. Nous attendons de voir les propositions finales. »

Une opposition politique persistante

Malgré ce pas décisif, l'accord continue de susciter des critiques au sein du Royaume-Uni. La ministre conservatrice Kemi Badenoch a exprimé son opposition ferme, qualifiant l'accord de « reddition », même avec le soutien apparent de M. Trump. « Je ne travaille pas pour le président américain », a-t-elle déclaré à la BBC. « Il n'est pas dans l'intérêt national du Royaume-Uni d'abandonner les îles Chagos et de payer pour ce privilège. C'est de l'argent des contribuables. »

Cette dépense est particulièrement controversée car elle pourrait impacter l'augmentation du budget de défense annoncée par Sir Keir Starmer. Le Premier ministre a en effet promis de porter les dépenses militaires à 2,5 % du PIB d'ici 2027, mais les détracteurs de l'accord estiment que son coût pourrait atténuer cette hausse.

Vers une conclusion imminente

Alors que la date butoir approche, la pression monte sur le gouvernement britannique pour finaliser l'accord. Un responsable de Whitehall a déclaré : «Nous ne souhaitons pas nous engager sur un calendrier, mais avec les commentaires de Donald Trump, nous nous rapprochons d'un accord. Il est à portée de main.»

Si l'accord est finalisé comme prévu cette semaine, il marquera la fin d'une longue bataille diplomatique et un tournant historique pour Maurice, qui réclame la restitution des îles Chagos depuis des décennies. Cependant, la controverse autour du coût et des implications stratégiques de l'accord promet de continuer à alimenter le débat politique au Royaume-Uni.

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