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«National agency for Drug Control Bill»

Le Premier ministre dénonce le «laxisme» de l’ancien gouvernement dans la lutte anti-drogue

17 avril 2025, 05:00

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Le Premier ministre dénonce le «laxisme» de l’ancien gouvernement dans la lutte anti-drogue

Au Parlement mardi, le Premier ministre (PM), Navin Ramgoolam, a dévoilé dans les grandes lignes le National Agency for Drug Control (NADC), qui sera le pilier de la nouvelle stratégie de lutte contre la toxicomanie. Il s’est d’abord attardé sur le «laxisme du gouvernement précédent» concernant cette lutte. Il a notamment fait référence à Jean Hubert Celerine, alias Franklin, qui a bénéficié d’un traitement privilégié, du bateau transportant le tram mais aussi de la drogue, affaire qui n’a débouché sur aucune poursuite, et à la Garden party à laquelle assistaient des barons de la drogue. Selon lui, l’ancien régime a fait preuve de «criminal negligence» et de «betrayal of the whole nation».

Le PM a fait comprendre que sous son gouvernement, la lutte antidrogue sera différente. Ainsi, la NADC, présidée par lui, s’inscrit dans une volonté de centraliser, moderniser et renforcer les efforts nationaux contre la drogue. Il y aura également un conseil de direction multisectoriel, composé de ministres et de représentants institutionnels, pour garantir une approche coordonnée et interdisciplinaire.

La NADC aura un mandat élargi, couvrant à la fois la prévention de la consommation, le traitement et la réhabilitation des usagers, la réduction de l’offre via la collaboration avec la police antidrogue et la douane, l’intégration sociale des anciens dépendants, une veille épidémiologique continue, notamment sur l’évolution des drogues synthétiques et injectables. Elle aura des divisions spécialisées : stratégie, traitement, sensibilisation, VIH, entre autres, et intégrera également un système de suivi informatisé, permettant de suivre les patients sous traitement de méthadone ou d’autres pro- grammes, mesurer l’impact des actions menées, et adapter les politiques publiques en fonction des données du terrain. Un accent particulier sera mis sur la prévention du VIH/SIDA, avec une coordination entre santé, éducation, justice et protection sociale.

Elle travaillera avec la police, la douane et la Mauritius Revenue Authority pour le volet répressif, les organisations non gouvernementales, les travailleurs sociaux et les usagers eux-mêmes, pour favoriser une approche humaine et inclusive. Le Premier ministre a souligné que la réussite de cette initiative dépend d’un engagement collectif, loin des querelles partisanes. «Ce n’est pas une affaire de majorité ou d’opposition. Chaque Mauricien doit se sentir concerné. Trop de familles vivent aujourd’hui dans la souffrance», a-t-il déclaré.

Le projet de loi prévoit aussi un dispositif de protection légale pour les lanceurs d’alerte. Une ligne téléphonique sécurisée, opérationnelle 24h/24, sera mise en place à cet effet. Les dénonciations malveillantes feront l’objet de sanctions. En lien avec la Commission de l’océan Indien et les centres régionaux de Madagascar et des Seychelles, Maurice mettra notamment en place un centre national de partage d’informations maritimes, avec le soutien de l’Inde, un nouveau système de surveillance côtière, financé par le Japon et révisera les opérations des garde-côtes pour une meilleure réactivité.

Le Premier ministre a conclu son intervention par un témoignage poignant d’un citoyen désespéré par la dépendance de son fils : «La NADC est une promesse faite à notre jeunesse, une chance de briser la chaîne de la dépendance, un signal fort que l’État est prêt à agir avec sérieux, humanité et courage.»

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