Un discours dans la lignée de François. Le pape Léon XIV a donné le ton de son pontificat, ce dimanche 18 mai au Vatican, en dénonçant une économie exploitant la nature et marginalisant les pauvres, devant des dizaines de milliers de personnes et un parterre de dirigeants étrangers, dont le vice-président américain JD Vance.

« À notre époque, nous voyons encore trop de discorde, trop de blessures causées par la haine, la violence, les préjugés, la peur de l’autre, par un paradigme économique qui exploite les ressources de la Terre et marginalise les plus pauvres », a déploré le premier pape américain lors de sa messe inaugurale.

Dix jours après son élection à la tête de l’Église catholique, il confirme ainsi l’orientation sociale qu’il entend donner à son action, après le choix de son nom de règne en hommage à Léon XIII (1878-1903), le père de la doctrine sociale de l’Église qui avait dénoncé l’exploitation des ouvriers à la fin du XIXe siècle. Le nouveau souverain pontife a lui-même vécu deux décennies dans une région déshéritée du Pérou.

Un bain de foule en papamobile

Lors d’une messe riche en symboles place Saint-Pierre, Robert Francis Prevost, élu le 8 mai, est apparu ému en recevant les emblèmes pontificaux. Disant sa « gratitude », il a insisté sur « l’unité » de l’Église, appelant à « la charité » plutôt que « d’emprisonner les autres par la domination, la propagande religieuse ou les moyens du pouvoir ».

Avant la cérémonie, le pape de 69 ans est allé pour la première fois en papamobile au contact des quelque 100 000 personnes réunies selon les autorités italiennes sur la place ensoleillée. Un exercice très apprécié de son prédécesseur François, et dans lequel lui aussi est apparu à l’aise : debout et souriant, il a salué et béni la foule qui l’a applaudi, certains criant son nom, d’autres agitant des drapeaux de leur pays d’origine ou le filmant avec leur smartphone.

« Construire un monde nouveau où règne la paix »

Cette messe inaugurale réunissait également de très nombreux responsables politiques. Le vice-président américain JD Vance - dernier dirigeant à rencontrer le pape François, le 20 avril à la veille de sa mort - était ainsi présent place Saint-Pierre aux côtés du secrétaire d’État Marco Rubio, ces deux responsables étant d’ailleurs des catholiques pratiquants. Si l’élection de Léon XIV, natif de Chicago, a suscité un vif enthousiasme aux États-Unis, celui-ci s’était vivement opposé à la politique anti immigration de l’administration Trump, notamment sur son compte X, supprimé depuis.

Alors que les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et israélien Isaac Herzog étaient aussi présents au Vatican, le pape a également appelé ce dimanche à « construire un monde nouveau où règne la paix ».

Parmi les autres dirigeants présents au Vatican figuraient le chancelier allemand Friedrich Merz, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni ou encore la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Du côté français, le Premier ministre François Bayrou était également au Vatican ce dimanche matin, en compagnie de la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, et de la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin.