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Discours-programme 2025-2029

Le nouveau gouvernement osera-t-il ?

27 janvier 2025, 12:12

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Le discours présidentiel a présenté une série de mesures promises depuis longtemps par Lepep au cours de la dernière décennie, des années marquées par un régime autocratique dirigé par ceux qui déclaraient sans vergogne : «Gouvernman, se gouvernman; gouvernman deside!»

Avec une autorité incontrôlée, ils ont placé leurs proches à des postes clés au sein des ministères, des organismes parapublics, des banques et d’autres institutions. Grâce à la complicité de ces responsables triés sur le volet, ils se sont enrichis, ainsi que leurs proches, leurs amis et leurs bailleurs de fonds, pillant les caisses de l’État en toute impunité.

Aujourd’hui, les ministères restent peuplés des mêmes individus qui ont commodément changé d’allégeance et, dans de nombreux cas, ont même été promus, malgré leur implication dans les scandales qui ont terni leurs départements respectifs. Ces individus sont désormais censés mener le changement, mais peut-on leur faire confiance ? La tâche s’annonce ardue.

Un exemple éloquent : le ministère de la Santé et du bien-être

Un exemple frappant d’échec systémique est le ministère de la Santé et du bien-être. Le gouvernement a annoncé une commission d’enquête sur les malversations durant la pandémie de Covid-19. Cependant, les irrégularités gangrènent ce ministère depuis longtemps – que ce soit dans l’octroi de licences pour l’importation de médicaments ou la mise en œuvre de projets phares comme le nouvel hôpital ORL et le Centre national du cancer.

Étrangement, de nombreux fonctionnaires impliqués dans ces pratiques douteuses non seulement conservent leurs postes, mais ont été promus et continuent de gérer des dossiers susceptibles de contenir des preuves d’actes répréhensibles passés. Ces mêmes responsables seront-ils à la tête des nouveaux projets annoncés dans le discours présidentiel ? La situation est similaire dans plusieurs ministères et organismes où des fonctionnaires, autrefois témoins silencieux des excès du régime précédent, restent craintifs pour défier le statu quo. Avec ces mêmes individus désormais plus puissants que jamais, la population s’impatiente. Est-ce cela le changement pour lequel lepep a voté ?

Un gouvernement à la croisée des chemins

Le nouveau gouvernement est confronté à un défi de taille. Osera-t-il ?

• Geler toutes les promotions des officiers impliqués dans des malversations présumées jusqu’à la tenue d’enquêtes approfondies ?

• Changer le statu quo et introduire une nouvelle direction dans les institutions clés ?

• Éliminer la bureaucratie excessive qui continue de paralyser la fonction publique ?

Le manque de responsabilité, la prise de décisions irrationnelles et les retards dans les réponses aux correspondances du public sont devenus endémiques dans le secteur public. Combien de citoyens peuvent affirmer avec certitude avoir reçu une réponse à leurs demandes auprès d’un ministère ? Le système est pris en otage par une mafia profondément enracinée – connue depuis longtemps sous le nom de l’Establishment – qui manipule l’appareil gouvernemental tout en se moquant des ministres par des «Oui, Monsieur le ministre» comme dans une série télévisée.

Le Premier ministre est sans doute conscient de ce réseau enraciné et s’est entouré de hauts responsables de confiance. Cependant, d’autres ministres, peut-être plus naïfs, continuent de s’appuyer sur les hauts fonctionnaires nommés par l’ancien régime, espérant que leurs conseillers seniors proposeront des solutions. Or, ces conseillers n’ont pas de pouvoirs exécutifs et la mafia a déjà pris des mesures pour leur cacher des informations cruciales.

Il est temps de réformer d’urgence

Le gouvernement doit agir rapidement pour remédier à cette situation alarmante. Les postes de Senior Chief Executive étaient à l’origine destinés à attirer des gestionnaires de politiques et des experts techniques de haut calibre venant de l’extérieur du système. Cependant, la bureaucratie enracinée a transformé ces postes en simples tremplins de promotion pour les secrétaires permanents.

Dans d’autres pays, les gouvernements recrutent leurs propres hauts responsables pour mettre en œuvre leurs politiques et partent avec eux à la fin de leur mandat, tandis que les fonctionnaires de rang inférieur se concentrent uniquement sur l’exécution du programme gouvernemental. Est-ce la voie à suivre pour Maurice ? Le gouvernement devrait-il recruter des cadres supérieurs externes qui quitteraient leurs fonctions en même temps que les politiciens ? Le concept même de fonction publique doit-il être réévalué ?

Par ailleurs, la classification généralisée de diverses professions – comme les aides-soignants, les enseignants et les infirmiers – en tant que fonctionnaires a conduit à un système où les mesures disciplinaires sont pratiquement impossibles. Est-ce tenable ? Sommes-nous devenus, en fin de compte, une République bananière ?

«Lepep» exige un changement véritable

Le peuple a voté pour le changement – un changement réel et non de simples réformes superficielles. Il ne se contentera pas de bâtiments vides disséminés à travers le pays pour des commissions. Le gouvernement et ses ministres doivent en prendre conscience : seule une transformation significative sera acceptable.

La nation espère que ce gouvernement tiendra ses promesses et apportera la RUPTURE tant annoncée et tant attendue par le peuple.

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