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Budget 2025-26
Le Mauritius Labour Congress entre satisfaction modérée et attentes déçues
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Budget 2025-26
Le Mauritius Labour Congress entre satisfaction modérée et attentes déçues

■ Le président du Mauritius Labour Congress, Haniff Peerun (2e à partir de la g.), et des membres à Port-Louis, hier. © Vashish Sookrah
Lors d’un point de presse tenu à Port-Louis, hier, le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, a livré une analyse critique mais mesurée du tout premier Budget présenté par l’Alliance du changement. «Nous comprenons le contexte économique difficile dans lequel ce Budget a été élaboré. Il fallait s’attendre à un exercice budgétaire rigoureux. Mais la vraie question est : est-ce que les mesures annoncées vont véritablement améliorer la vie des travailleurs et des citoyens mauriciens ?» s’est-il interrogé.
Le MLC reconnaît plusieurs avancées, notamment l’allocation de Rs 2 milliards sur les Rs 10 milliards promises pour stabiliser le coût de la vie ou encore le maintien du salaire minimum garanti à Rs 20 000, salué comme un «acquis essentiel». L’organisation syndicale salue aussi l’introduction de l’intelligence artificielle dans les ministères, en particulier au ministère de la Santé où de nombreuses mesures de digitalisation sont prévues. Haniff Peerun a salué le recrutement annoncé de près de 1 000 infirmiers, 50 sages-femmes, 50 officiers médicaux et 30 spécialistes, ce qui, selon lui, représente «un vrai soutien à la population». Il a aussi mis en avant les investissements routiers : «Avec l’augmentation du nombre de véhicules, il faut développer nos infrastructures. Le gouvernement semble aller dans cette direction, même si beaucoup reste à faire.»
En revanche, plusieurs promesses faites lors de la campagne électorale n’ont pas été entièrement respectées, selon le MLC. C’est notamment le cas du soutien aux familles à faibles revenus, où «la baisse des prix de produits essentiels reste timide». Autre sujet de préoccupation : l’accès à l’internet gratuit pour les ménages, jugé encore trop limité, et l’abandon de l’allocation pour les soignants familiaux, pourtant très demandée. Haniff Peerun est également revenu sur l’augmentation de Rs 1 000 de la pension vieillesse, qui a fait polémique : «Plusieurs journaux et radios affirment que la pension augmente, mais ce point n’est pas mentionné dans le discours principal du Budget. Il faut une clarification du ministère des Finances.»
Le président du MLC a dit regretter que les loisirs soient absents du Budget, ce qui, selon lui, contribue au stress quotidien des Mauriciens. Il aurait aussi souhaité davantage de mesures en faveur de l’autosuffisance alimentaire, pointant du doigt la dépendance aux importations, y compris pour le sucre et le poisson. Concernant l’éducation tertiaire, il a dénoncé la fin du soutien aux étudiants à temps partiel : «Beaucoup de jeunes travaillent pour financer leurs études. Ce changement de politique va les pénaliser.» Il a également attiré l’attention sur les mesures favorisant l’immigration étrangère : «Nous risquons de nous retrouver avec plus de travailleurs étrangers que de Mauriciens sur le marché du travail. Il faut inverser cette tendance.»
Enfin, Haniff Peerun a lancé un appel au Premier ministre pour réexaminer la décision de repousser l’âge de la pension vieillesse de 60 à 65 ans : «De nombreux travailleurs manuels n’ont plus la force de travailler à cet âge. Pourquoi ne pas rendre la pension à 60 ans optionnelle, pour ceux qui le souhaitent?» Il a aussi critiqué le fait que certains députés et ministres touchent à la fois leur salaire et la pension vieillesse, estimant que «cela envoie un mauvais signal à la population».
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