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Contre-autopsie de Jacquelin Juliette
Le Dr Pierre Perich s’aligne sur les conclusions du Dr. Sudesh Kumar Gungadin
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Contre-autopsie de Jacquelin Juliette
Le Dr Pierre Perich s’aligne sur les conclusions du Dr. Sudesh Kumar Gungadin

Le voile se lève finalement sur l’affaire Steve Jacquelin Juliette. Après avoir écouté une conversation de Missié Moustas entre l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip et le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer, lors de la campagne électorale de 2024, de nombreux Mauriciens avaient des soupçons concernant un éventuel cover-up dans la mort de l’habitant de Goodlands. Le Dr Gungadin, qui avait réalisé l’autopsie après le décès de Steve Jacquelin Juliette, en compagnie de ses deux confrères, les Drs Maxwell Monvoisin et Prem Chamane, avait, dans son rapport, conclu à une cause naturelle, attribuée à un problème coronarien. Ce qui indiquait qu’il n’y avait pas eu d’acte malveillant. Cette conclusion a été réitérée hier, vendredi 2 mai, par le médecin légiste français, le Dr Pierre Perich, expert mandaté par le bureau du Directeur des poursuites publiques, devant la magistrate Neela Ramdewor Naugah du tribunal de Pamplemousses.
Selon le Dr Perich, la mort de l’habitant de Goodlands n’est pas le résultat d’un acte criminel. Bien que la victime présentait des lésions sur plusieurs parties du corps, elles ne peuvent être liées à des actes de violence ayant entraîné sa mort. L’expert a mis en évidence une pathologie antérieure sérieuse : des artères coronaires obstruées à 95 %, ainsi qu’un taux de cholestérol élevé et des dépôts graisseux. Selon lui, Steve Jacquelin Juliette souffrait depuis longtemps du cœur, sans en être conscient. Le Dr Perich a souligné que Jacquelin Juliette n’avait jamais suivi de traitement médical pour sa pathologie cardiaque.
L’expert a également évoqué un détail inquiétant : la victime avait des gonflements au niveau des parties génitales. Il a suggéré qu’il pourrait avoir reçu un coup. Il a toutefois précisé que le Dr Gungadin n’avait pas ouvert cet organe car cette pratique est rarement effectuée lors d’autopsies.
Le Dr Gungadin avait effectué des prélèvements biologiques (sang et cheveux) pour rechercher la présence de toxines, de produits chimiques ou d’alcool. Les résultats ont révélé la présence de codéine dans le sang, suggérant que la victime pourrait avoir pris un médicament pour la toux. De la morphine a également été retrouvée, probablement utilisée pour soulager la douleur lors de l’agression subie par la victime.
L’expert français a également commenté le comportement de Steve Jacquelin Juliette sur les vidéos, en soulignant que sa famille avait fait état de coups violents qu’il aurait reçus. Sur les vidéos de l’incident, il a dit avoir observé sur le visage de Steve Jacquelin Juliette des signes évidents de stress et de peur, possiblement liés à un traumatisme psychologique, ce qui pourrait avoir causé un spasme vasculaire.
Me Rama Valayden demande l’arrestation des policiers ayant brutalisé Jacquelin Juliette
À la fin de l’audience d’hier, Me Rama Valayden, représentant la famille de l’habitant de Goodlands, a réagi aux conclusions de l’expert français. Il a souligné que la situation était clairement une affaire de complications cardiaques mais a insisté sur le fait que la victime aurait été maltraitée par les policiers. Selon lui, les coups que Jacquelin Juliette aurait reçus auraient précipité sa mort. «Cela semble être une agression de la police, non pas avec l’intention de tuer, mais avec la violence qui a conduit à la mort», a-t-il déclaré, en demandant l’arrestation des policiers concernés le plus rapidement possible. Il a également ajouté qu’il était essentiel de prendre en compte la manière dont les arrestations ont été effectuées et d’examiner la brutalité du traitement réservé à Steve Jacquelin Juliette. Pour rappel, l’exhumation du corps de Steve Jacquelin Juliette a eu lieu le 24 avril 2025 au cimetière de Poudre d’Or. Steve Jacquelin Juliette avait 36 ans lorsqu’il est décédé le 5 janvier 2023, quelques heures après avoir été interpellé par des éléments de la brigade antidrogue. L’enquête judiciaire se poursuivra le 11 juin.
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