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État civil

Le combat de Jean Kylian pour exister aux yeux de l’État

11 juillet 2025, 10:00

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Le combat de Jean Kylian pour exister aux yeux de l’État

L’histoire du petit Jean Kylian (photo publiée avec l’accord de la famille), trois ans, est à briser les cœurs. À peine deux semaines après sa naissance, il perd sa maman. Son père, quant à lui, refuse de le reconnaître et disparaît sans laisser de traces. Comme si le sort s’acharne, une confusion à propos des documents officiels à l’hôpital vient compliquer davantage les choses. S’ensuit un problème d’enregistrement à l’état civil qui fait que Jean Kylian n’aura jamais de patronyme sur son extrait de naissance, si ce ne sont ses prénoms.

Privé d’une reconnaissance officielle, Jean Kylian se retrouve avec un extrait de naissance quasi-vierge : pas de nom de famille, pas de nom du père et pas de nom de la mère. Résultat ? Impossible pour lui d’accéder aux services de base de l’État – donc, pas de couverture médicale, pas d’accès à l’éducation formelle. Un enfant invisible aux yeux de l’administration. Face à l’abandon et aux tracasseries administratives, Jean Kylian trouve enfin une lumière : sa grand-mère et sa tante maternelle l’élèvent comme leur propre fils, avec un amour et une résilience à toute épreuve.

Après un long combat, la grand-mère réussit à être mentionnée comme déclarante sur l’extrait de naissance. Mais cette première petite victoire sera de courte durée, car cette reconnaissance ne lui permet toujours pas de lui offrir son patronyme – qui est le même que celui de la défunte maman de Kylian.

Contacté au sujet du cas de Jean Kylian, le bureau du Premier ministre indique avoir fait un suivi. Selon l’article 14 de la Civil Status Act, la naissance d’un enfant doit obligatoirement être déclarée par le père ou la mère. Dans le cas du mineur Jean Kylian, diton, les parents n’étaient pas mariés civilement et aucun d’eux ne s’est présenté en personne pour enregistrer la naissance. En conséquence, l’enfant a été inscrit uniquement sous les prénoms «Jean Kylian», sans nom de famille, car aucun lien de «filiation» n’a pu être établi, permettant ainsi «l’acquisition du nom patronymique».

Deux options sont alors envisageables : soit le père réapparaît pour procéder à la déclaration officielle de naissance, soit la grandmère ou la tante de l’enfant entame une procédure d’adoption. Cette dernière option représente toutefois un véritable parcours du combattant. Elle nécessite en effet le recours à un avocat pour initier les démarches judiciaires ainsi que l’aval du ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille. En attendant, Jean Kylian demeure invisible aux yeux de l’État.

Dans un ultime espoir, la tante et la grand-mère lancent un appel à l’aide. N’ayant ni les moyens ni les connaissances pour mener seules cette procédure complexe, elles cherchent un avocat volontaire – ou toute personne de bonne volonté – pour les accompagner dans cette bataille. Car, derrière les lois, il y a un enfant. Un petit garçon qui mérite lui aussi un nom, une identité et surtout, une chance dans la vie.

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