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«Reward Money»

L’ACP Gangadin évoque l’«Official Secrets Act», la même défense que l’ACP Deal

30 juillet 2025, 06:00

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L’ACP Gangadin évoque l’«Official Secrets Act», la même défense que l’ACP Deal

Dhunraz Gangadin, en compagnie de son avocat Me Yash Bhadain.

La Financial Crimes Commission (FCC) a repris les interrogatoires de l’assistant commissaire de police (ACP), Dhunraz Gangadin, en présence de son avocat Mᵉ Yash Bhadain, dans l’affaire de Reward Money, cette semaine. Le lundi 28 juillet, une session d’environ six heures s’est tenue dans les bureaux de la FCC et hier, les auditions ont repris dès 13 heures avec un focus renforcé sur le parcours des Rs 160,4 millions.

L’objectif central demeure : retracer précisément les Rs 160,4 millions transférées selon les relevés bancaires reçus de l’ancien commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, répartis en 13 chèques, entre janvier 2023 et novembre 2024. Toutes les tentatives visent à comprendre si ces montants ont bénéficié à des prêtenoms, à des achats non déclarés ou à des informateurs non identifiés.

L’«Official Secrets Act» invoqué : le bouclier de Gangadin

Interrogé sur la destination des fonds, Dunraz Gangadin a refusé de fournir d’autres détails, en s’appuyant sur l’Official Secrets Act de 1975. Selon ses dires, ces sommes ont été perçues au titre de rémunérations destinées à des informateurs classifiés dont l’anonymat doit être préservé.

Ce recours à l’Official Secrets Act fait écho à la stratégie adoptée par l’ACP Lilram Deal en juin, lui aussi représenté par Mᵉ Yash Bhadain. Il avait identifié et justifié l’origine des Rs 4,5 millions perçues en 2022 comme provenant du système officiel de Reward Money géré par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), mais refusé de commenter la circulation des fonds et l’identité des bénéficiaires, invoquant le secret d’État.

Lilram Deal avait par ailleurs affirmé avoir pleinement coopéré avec les enquêteurs, à condition de ne pas violer la loi sur les secrets d’État. Plusieurs dizaines de témoins, y compris des proches collaborateurs de la Counter Terrorism Unit (CTU), avaient été convoqués pour clarifier les circuits financiers.

La FCC prévoit une série d’auditions intensives pour la fin de la semaine. Des officiers en lien avec le sergent Yeshdeo Seeboruth et d’autres collaborateurs, principaux concernés par le transfert des Rs 76,8 millions, devraient être entendus. Les enquêteurs veulent confronter les relevés bancaires aux témoignages pour retracer tout circuit en cascade ou usage détourné des montants.

Le 1ᵉʳ août 2025 est confirmé comme prochaine comparution en cour de Port-Louis concernant la détention provisoire prolongée de Gangadin. Le 7 août étant la date à laquelle sa motion de remise en liberté sera débattue, au cas où l’enquête perdure.

Anil Kumar Dip, ancien CP, revient aussi souvent sur la table. L’examen minutieux de plusieurs demandes de récompenses a mis au jour des irrégularités: des numéros d’Occurrence Book (OB No.) présentés comme liés à des saisies de drogue concernaient en réalité des affaires de vols et d’autres délits. Certains n’existeraient même pas dans les registres officiels, ce qui laisse supposer la falsification de dossiers pour obtenir des paiements indus. Ces formulaires, souvent approuvés par Dip, ont été validés sans que leur authenticité ne soit contrôlée par le quartier général de la police. Les enquêteurs examinent aussi la réforme administrative décidée sous Dip en 2022 : la modification du Standing Order qui a permis le versement de Reward Money avant toute décision judiciaire et même en l’absence d’arrestation. C’est dans ce cadre que de fortes sommes ont transité par les comptes de l’ACP Dhunraz Gangadin (Rs 160,4 millions) et du sergent Yeshdeo Seeboruth (Rs 76,8 millions), officiellement chargés de gérer ces fonds.

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