La visite surprise du ministre de l’Intégration sociale, de la sécurité sociale et de la solidarité nationale, Ashok Subron, accompagné de son épouse et de plusieurs officiers de son ministère, au Fieldview Care Home, située à Maison-Blanche, Mont-Goût, dimanche a fait grand bruit. Sur place, il a constaté que l’établissement ne possédait pas de permis pour fonctionner comme foyer et les conditions de vie des bénéficiaires ont été jugées inacceptables. Si cette initiative est saluée par certains, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) rappelle que ce cas est loin d’être isolé.

Reeaz Chuttoo, président de la CTSP, tire la sonnette d’alarme. Il affirme que depuis plusieurs mois, son organisation informe le ministre Subron de graves manquements au foyer Trochetia, géré par l’Arya Samaj et placé sous la responsabilité directe du ministère de la Sécurité sociale. Selon la CTSP, les employés de ce foyer n’ont jamais perçu leur shift allowance, pourtant garantie par la Workers’ Rights Act. Pire encore, ces travailleurs travaillent régulièrement plus de 195 heures par mois sans être rémunérés pour leurs heures supplémentaires.

Une situation dénoncée publiquement lors d’une manifestation organisée par la CTSP le 31 décembre 2024 devant le foyer Trochetia. «Aujourd’hui, le ministre fait une visite surprise ailleurs. Très bien. Mais pourquoi ne s’est-il toujours pas rendu au foyer Trochetia, malgré nos multiples alertes ?», s’interroge Reeaz Chuttoo. Le syndicaliste évoque également le cas d’un ashram à Chemin-Grenier, où quatre travailleurs ont récemment été licenciés après avoir saisi le ministère du Travail. Motif : l’établissement n’aurait pas les fonds nécessaires pour verser les shift allowances. Là encore, aucune visite ministérielle n’a été effectuée.

La CTSP appelle à une réponse cohérente et équitable du ministère, et demande que tous les foyers, sans exception, fassent l’objet d’un suivi rigoureux. «Il ne suffit pas d’une seule visite surprise pour régler un problème systémique. La dignité des travailleurs et des bénéficiaires doit être respectée partout à Maurice», conclut Reeaz Chuttoo.