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Question à…
Jean Maurice Labour, prêtre catholique: «Pendant les dix dernières années, notre pays étouffait»
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Jean Maurice Labour, prêtre catholique: «Pendant les dix dernières années, notre pays étouffait»

■ Vous avez été élevé au rang de «Grand Officer of the Star and Key of the Indian Ocean» (GOSK). Comment prenezvous cette nouvelle et comment l’avez-vous apprise ?
Le Premier ministre m’a appelé en m’annonçant qu’il voulait me conférer ce titre en reconnaissance pour mon service religieux et social dans la République. Navin et moi nous sommes amis depuis le collège Royal de Curepipe. Il m’a dit : «Ce n’est pas parce que tu es mon ami que je te donne cette médaille... D’ailleurs, nous avons déjà eu des désaccords, mais la République veut reconnaître tes engagements dans le domaine social.»
■ Que représente ce nouveau titre pour vous ?
Au moment où je réponds à vos questions, il y a eu 3 279 likes et 1 169 commentaires sur la page Facebook du diocèse de Port-Louis à l’annonce de cette nomination. Je ne m’attendais pas à une telle mobilisation autour de ma personne ; j’étais retiré à Bel-Air après 22 ans à Port Louis. Le Premier ministre a déclenché des éloges autour de ma personne. Je me vois conduit à relire mon passé d’engagement social depuis 45 ans. Ce n’est pas mal ! Drogue, lakaz bwat zalimet, cause créole, parole donnée à la société civile et aux syndicats à travers cinq grèves de la faim sur la place de la cathédrale, etc. Je le remercie ainsi que son gouvernement. Je dois dire que le nouveau gouvernement sous la houlette de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger donne un souffle d’espoir de construire notre pays sur une démocratie respectueuse de l’indépendance des institutions sur lesquelles elle repose.
Pendant les dix dernières années, notre pays étouffait et aujourd’hui, je suis capable de le dire sans être menacé. J’apprécie que ce gouvernement fasse appel à la société civile, aux organisations non gouvernementales, au secteur privé pour l’aider à chercher des solutions pour relever les défis énormes auxquels nous avons à faire face. Il ne passe pas sa vie à nous rassurer ; il nous appelle à l’effort de tous. Le Premier ministre a dit : je ne vous promets pas le ciel, mais je vais essayer de ne pas vous mener en enfer.
■ Et pour votre entourage ainsi que pour l’Église ?
Mon entourage familial trouve que je mérite ce titre parce que j’ai beaucoup travaillé à l’ombre et que je «méritais» un titre. Pour mon église, à qui je dédie cet honneur, cela représente une occasion de démontrer que la foi religieuse doit avoir un impact social et ne doit pas rester à la sacristie. C’est la République qui reconnaît l’impact social de l’Église.
■ Quelles sont vos attentes et quel est votre message ?
Je souhaite que ce gouvernement mette en synergie toutes les potentialités de notre pays, dans un dialogue social permanent. Notre pays a un potentiel extraordinaire. Fini les chatwas, fini le népotisme. Bienvenue à la méritocratie et à la compétence. Bravo à eux pour la résurrection du Social and Economic Council que l’ancien gouvernement avait sabordé. Au final, je suis fier d’être décoré par ce gouvernement, mais je resterai vigilant dans un dialogue vrai.
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