🟦Vous qui avez été conseiller municipal et maire à trois reprises, quelle est votre réaction aux récentes élections des maires ?

Excusez-moi, même si ce n’est pas nouveau, ne parlons pas d’«élections». Il y a élection quand il y a concurrence de candidatures. En l’occurrence, il s’est agi d’un arrangement politique entre les partenaires de la majorité gouvernementale. Les maires nommés doivent leur allégeance non pas à leur conseil municipal mais aux dirigeants politiques qui les ont choisis en fonction de critères qui n’ont rien à voir avec leurs compétences gestionnaires. Cette vérité mérite d’être dite. Ne soyons pas dupes. Cela dit, il peut se trouver parmi eux quelques gestionnaires qui nous étonneront. Nous verrons.

La presse écrite ne nous a pas totalement éclairés non plus. Je n’ai lu, nulle part, dans nos journaux, d’informations sur les parcours des nouveaux maires et leurs adjoints justifiant leur «élection». On ne parle que de leur affiliation politique, l’objectif étant un partage politique équilibré des postes.

🟦Mais leur appartenance à la majorité gouvernementale devrait quand même leur être utile dans l’exercice de leurs fonctions ?

Sans doute ! Même si cette forme de discrimination est une perversion de la démocratie. À priori, même un conseil municipal qui ne serait pas du même bord politique que le gouvernement central a les mêmes droits. Il est vrai que le sujet n’est pas d’actualité, mais il pourrait le devenir demain…

Il faut toujours se méfier de ces pouvoirs qui veulent tout contrôler. Le MMM, aujourd’hui au gouvernement, devrait se rappeler ce qu’il doit aux municipalités des années 70-80 alors qu’il se trouvait dans l’opposition au gouvernement travailliste. En reconnaissant que le gouvernement central travailliste d’alors respectait les prérogatives des conseils municipaux.

🟦Que pensez-vous de toutes les promesses et les engagements pris par les candidats aux élections municipales ?

Dans l’état actuel des maigres finances municipales, les administrations ont peu de moyens de satisfaire leurs mandants. Il faudra attendre les réformes promises par le gouvernement central. Si elles devaient se traduire en ressources financières accrues, notamment par le biais d’une autonomie, alors les maires et les conseils pourraient présenter leurs plans de développement. Encore que je m’inquiète de la valse des mairats annoncée pour répondre à des symboles politiques. Les nouveaux maires aussi ont besoin du temps long. Et les pouvoirs qu’ils n’ont pas retrouvés. Voyez ce qui se passe ces jours-ci. C’est la LGSC qui licencie des travailleurs sans droit d’inventaire des administrations régionales. Et c’est le ministre des Administrations régionales qui annonce des recrutements. More of the same !