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Structures illégales détruites
Île-aux-Bénitiers : «Operasion netwayaz»
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Structures illégales détruites
Île-aux-Bénitiers : «Operasion netwayaz»
Depuis hier, l’accès à l’île-aux-Bénitiers est temporairement interdit en raison d’une vaste opération de nettoyage. Cette initiative fait suite à la visite du ministre du Logement et des terres, Shakeel Mohamed, qui a constaté la présence de plus de 170 structures illégales, une accumulation de déchets laissés par les visiteurs et les plaisanciers, ainsi qu’une prolifération de rats. Suite à cette visite, il a annoncé le démantèlement des installations illégales et le lancement d’une opération de dératisation. «Ma responsabilité est de veiller à ce que l’île-aux-Bénitiers reste propre et préservée pour les générations futures», a déclaré le ministre Mohamed lors d’une conférence de presse tenue mercredi.
Les autorités concernées, notamment la Special Mobile Force (SMF), les garde-côtes, la Special Support Unit (SSU) et les officiers du Groupe d’intervention de la police mauricienne, ont débuté les opérations de nettoyage dès hier matin. Cependant, cette initiative a suscité des réactions mitigées parmi les opérateurs touristiques et les plaisanciers, certains ayant prévu de manifester leur mécontentement sur l’île. Une forte présence policière a été mise en place pour prévenir tout débordement. Après des consultations juridiques, les opérateurs ont finalement renoncé à leur manifestation sur l’île et ont préféré observer les travaux depuis la mer, notamment au niveau de Ti Roche.
■ Un officier de la SMF en action, utilisant une tronçonneuse pour couper les structures. © Dev Ramkhelawon
Karl Lamarque, président de l’Association des plaisanciers, accompagné de quelques opérateurs et journalistes, était présent sur place pour suivre l’évolution des travaux. Dès le début de l’opération, les officiers de la SMF, équipés de tronçonneuses, ont entamé le démantèlement des structures en bois. Les troncs d’arbres servant de bases aux installations ont été extraits du sable à l’aide de masses. Cependant, la partie la plus complexe concerne l’élimination des structures en béton situées près de la pointe de l’île, un processus plus long et délicat. La durée totale des travaux demeure incertaine et dépendra du nombre exact de structures à démanteler.
Une fois les structures enlevées, des experts seront sollicités afin d’assurer que le nettoyage et l’opération de dératisation soient réalisés de manière écologiquement responsable. Par ailleurs, tout développement futur sur l’île sera strictement encadré par les réglementations juridiques et environnementales en vigueur.
Bien que l’accès à l’île soit temporairement interdit, les activités nautiques aux alentours se poursuivent normalement. Plusieurs opérateurs touristiques continuent d’accueillir les visiteurs près de Crystal-Rock, proposant des excursions et du snorkeling.
■ Un officier retirant une structure en bois enfouie sous le sable à l’aide d’une masse. © Dev Ramkhelawon
Réaction de Karl Lamarque
Shakeel Mohamed a précisé que les opérateurs exerçant sans permis ne percevront aucune compensation durant l’opération de nettoyage. Toutefois, ils auront la possibilité de régulariser leur situation par la suite. Ce processus de mise en conformité ne concerne pas uniquement l’île-aux-Bénitiers, mais s’étendra aux 52 îles de Maurice où des structures illégales ont été recensées.
Karl Lamarque a critiqué la manière dont l’opération a été annoncée, soulignant que la fermeture de l’île a été communiquée tardivement, soit le mardi soir, pour une mise en application dès hier matin. Il déplore un manque de considération pour les opérateurs titulaires d’un permis ainsi que pour les touristes ayant planifié leurs activités.
■ Karl Lamarque, président de l’Association des plaisanciers, et sa fille, Virginia Lamarque, se battent pour que l’accès à l’île soit rétabli pour les opérateurs. © Dev Ramkhelawon
«Pendant 40 ans, nous avons organisé des excursions sur l’île-aux-Bénitiers, y compris des barbecues, sans qu’aucune autorité ne nous informe qu’un permis était requis. La Mauritius Tourism Promotion Authority continue même de promouvoir l’île comme une destination de pique-nique et de barbecue. Aujourd’hui, on nous qualifie tous d’illégaux, sans exception», regrette-t-il.
Concernant les structures en béton entravant l’accès à la plage à marée haute, les opérateurs reconnaissent la nécessité de leur démantèlement. Toutefois, ils plaident pour le maintien des structures légères, permettant d’offrir des excursions à des tarifs accessibles aux Mauriciens et aux touristes. Leur suppression sans alternative logistique entraînerait une hausse des prix, rendant ces activités inaccessibles pour de nombreux Mauriciens.
«Des touristes ont souvent décrit ces abris comme authentiques et typiques. Nous demandons au ministère de conserver ceux en bon état afin de permettre une reprise des activités tout en travaillant sur un plan de développement auquel nous souhaitons participer», explique Karl Lamarque.
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