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Une certaine fraîcheur

10 août 2010, 05:40

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En parcourant les comptes-rendus des différentes interventions des députés à l’occasion des débats sur le discours programme, il me semble avoir déceler une faible lueur d’espoir. Celle de voir des «backbenchers» des deux côtés de la Chambre se démarquer d’une aveugle soumission à la direction de leur parti respectif pour se mettre au service du bien commun.

J’ai particulièrement apprécié la franchise de Neeta Deerpalsingh sur le dossier Ti Vegas, l’ouverture d’esprit de son collègue de la majorité, Reza Issack, sur ce que doit être le rôle de la presse et la place à accorder à cette institution dans un Etat qui se dit démocratique, et le cri de coeur de Aurore Perraud sur certaines faiblesses de notre société. J’ai aussi lu avec attention ce que les divers journaux attribuent aux jeunes loups du Mouvement militant mauricien, Josique Radegonde, Adil Meeah, Lysie Ribot ; même s’il est vrai que le propre de l’opposition c’est de chercher la petite bête.

J’ai alors senti chez ces élus comme une certaine fraîcheur, un désir de se faire le porte-parole des sans voix au risque de déplaire à la hiérarchie. Pour redonner enfin au législatif ses lettres de noblesse à un moment où l’exécutif a tendance à tout bouffer pour accommoder les appétits des différentes composantes de l’alliance gouvernementale.

Je me suis alors mis à rêver d’un forum où des députés des deux bords pourraient s’échanger les idées sur des thèmes d’intérêt général et faire ensuite cause commune sans pour autant tomber dans l’anarchie.

Me revient alors à la mémoire l’excellente initiative de quelques backbenchers de l’alliance MMM-PSM au lendemain des élections de 1982, quand, à son retour d’une visite à l’Assemblée nationale française, le député Finlay Salesse émit l’idée de créer différentes commissions parlementaires. Avec pour objectif de responsabiliser ceux ne faisant pas partie de l’exécutif, d’aiguillonner le pouvoir et de donner plus de sens à la démocratie parlementaire.

Plusieurs commissions furent ainsi établies, mais furent bien vite mises sous l’éteignoir. Paul Bérenger, l’homme fort d’alors, avait dans sa sagesse décrété que l’exécutif avait d’autres chats à fouetter et qu’il ne servirait à rien d’écouter ce que les députés ont à dire.

Aussi, ne vous attardez pas trop sur mon rêve d’un forum parlementaire. Ce n’est somme toute qu’un rêve de con.

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