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Un mouvement de libération pour le Chagos
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Un mouvement de libération pour le Chagos

Il est incontestable que la question chagossienne commence à mordre – timidement, mais assurément - la frontière internationale. Le récent « test case » pour ramener 25 000 signatures devant Obama a été un succès très encourageant et il fallait oser.
On a beaucoup écrit sur le mensonge, la volte-face et l’hypocrisie que pratiquent les Anglais depuis le « piratage » de l’archipel des Chagos.  Il faut savoir que les fonctionnaires appelés à traiter le dossier Chagos au sein du « Foreign and Commonwealth Office » sont des stratèges visant à maintenir le plus longtemps possible la situation chagossienne en statu quo.
C’est ainsi qu’à la barbe des autorités mauriciennes, Brown et Miliband ont unilatéralement déclaré en 2010 cette zone, aire marine protégée, « Marine Protected Area », une couverture verte pour faire passer la pilule et ramener dans leur giron les prestigieux défenseurs de l’environnement avec Greenpeace en tête. C’est ce que M. Cameron a repris à son compte. Il n’a qu’un seul objectif : gérer le « BIOT » avec son allié américain et attendre la disparition de la première génération chagossienne pour enterrer et renvoyer l’injustice la plus flagrante du temps moderne dans l’oubli.
Les Chagossiens ont été victimes d’un accord secret dans les années 60. Au niveau local, il est insultant de venir parler aujourd’hui encore de propositions secrètes. Toute négociation doit se faire avec les Chagossiens. Et Diego Garcia ne doit pas rester en dehors de l’équation non plus. Si l’on est sérieux, il faudrait mettre en place le gros moyen même si cela représente un coût important. Le terrain de la confrontation diplomatique doit se placer à Addis Abeba, Genève et New York. On ne cesse de répéter qu’on ne profite pas assez des mécanismes qui sont à notre disposition en qualité de membre des Nations unies. Nous pataugeons dans la stérilité diplomatique alors qu’un terrain fertile nous est offert. Nous restons immobiles dans le couloir de l’Union africaine et on assiste en chien de faïence aux débats au sein de la Commission des Droits de l’Homme.
Il faut faire éclater ce système et prendre la direction de l’opération pour marquer une présence durable sur l’échiquier international. Le gouvernement mauricien gagnera à travers un grand rassemblement de tous ceux qui soutiennent la cause au lieu de privilégier une politique secrète. C’est avant tout une affaire qui concerne tous les pays riverains de l’océan Indien, en d’autres mots une affaire qui intéressent des millions d’habitants.
Et si l’on parle des pirates somaliens qu’on condamne à juste titre, force est de constater que l’occupation de cette partie du monde par deux pays membres permanents du Conseil de Sécurité, ressemble étrangement à une politique de piraterie à travers l’occupation illégale du Chagos !
Si l’on veut passer à la vitesse supérieure, le moment est venu de transformer la lutte chagossienne en un «Mouvement de Libération » à l’image des luttes des pays africains pour accéder à leur indépendance (Mozambique, Angola, Guinée Bissau, Cape Vert, Afrique du Sud etc.) et de solliciter, avec l’appui de Maurice, le statut d’observateur de ce mouvement au sein de l’Union africaine et les Nations unies. Ce statut de « mouvement de libération » placera à coup sur deux pays champions de la démocratie dans l’embarras diplomatique pour crime contre l’humanité, deux pays qui bafouent honteusement le principe élémentaire du respect de droit de l’homme.
Appeler une conférence internationale à Port-Louis dans ce contexte, sous l’égide des Nations Unies et de l’Union africaine, en présence de tous les acteurs épris par cette injustice pour libérer le Chagos serait une première. On est tenté de le dire : voilà une idée « non-secrète » !
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