‘’…bon gardien et connaisseur.’’ ( Le Coran 12:55)

C’est ainsi que Joseph se qualifie lorsqu’il demande au roi de lui assigner la gestion des ressources de l’Egypte. C’est le sens de la responsabilité qui le motive. Car il a une vision de ce que sera la situation durant les quinze prochaines années. Il lui faut les moyens de concrétiser la vision en réalité. Le pouvoir ne l’intéresse pas. C’est le roi qui fait appel à lui. Il répond en mettant son intégrité et sa compétence au service d’autrui.

Le Prophète Mohammad (saw) dira, bien plus tard, qu’il ne faut jamais donner le pouvoir à celui qui le demande. Nous en voyons partout, d’ici à Washington en passant par Tripoli, ceux qui veulent à tout prix diriger quelques têtes, une association quelconque, un soi-disant grand ministère ou tout un pays. Souvent, ils n’ont aucunement les qualités d’intégrité d’un ‘’bon gardien’’, digne de confiance. Ni encore les compétences d’un ‘’connaisseur’’, ou même la capacité d’écouter ceux qui donnent un avis impartial.

Le pouvoir est devenu une finalité. La politique est un instrument au service du système dominant. Tout particulièrement, un lien incestueux s’est développé entre le monde des affaires et les hommes politiques, comme le démontre si souvent le financement des campagnes électorales, ici et ailleurs. Et le prouve souvent les scandales qui suivent…

Le terrain politique s’est transformé en champs de bataille. Les alliés et les ennemis se font et se défont. Puisque c’est l’art du possible, tout est permis. Mentir, calomnier, détruire, salir, trahir… tuer. On brûle aujourd’hui ce qu’on idolâtrait hier.

Mais il faut que cela cesse ! Le printemps arabe n’est-il pas un signe qui doit interpeller tous ceux qui ont soif du pouvoir ? Tout ne peut être possible. Nous voulons que les politiques se respectent et qu’ils nous respectent. Il nous faut une éthique, et non une guerre.

Que Joseph, ce symbole de trois grandes religions, soit un exemple. ‘’Bon gardien’’, il ne prenait qu’un repas chaque jour, afin de s’assurer que les autres ont à manger. C’est aussi un des enseignements du jeune du mois du Ramadan. Il faut savoir gérer nos désirs, lutter contre notre culte du mondain. Joseph gouvernait aussi admirablement parce que, ‘’connaisseur’’, il savait prévoir.

Si nous acceptons le désordre actuel, nous n’aurons que ce que nous méritons finalement !