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Resilience Fund : Une initiative nécessaire
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Resilience Fund : Une initiative nécessaire

Nous nous lamentions la semaine dernière d’un débat futile sur la réforme électorale alors qu’il y a le feu à la maison Maurice et des priorités plus criantes pour faire face à la crise dans la zone euro, notre principal marché.
Il semble que nous ayons été entendu. Le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, vient d’annoncer la création d’un «Resilience Fund» de Rs 7,3 milliards pour aider les entreprises viables, mais en difficulté momentanée. Le montant conséquent de ce fonds d’aide devrait permettre de venir en aide à de nombreuses entreprises. Ce n’est pas conçu pour aider les canards boiteux, martèle le ministre des Finances. Tant mieux. L’argent des contribuables sera ainsi judicieusement dépensé.
Ce nouveau fonds ressemble quelque peu au niveau conceptuel à l’ASP. Espérons qu’il n’aura pas les mêmes failles et qu’il y aura des garde-fous qui empêcheront des prêts d’être effectués aux petits copains bien connectés, dont certains ont fait faillite aujourd’hui. Ce ne sont pas les gestionnaires de ce programme d’aide qui sont à blâmer mais l’intervention à haut niveau au gouvernement.
Il faut prêter sur la base d’un dossier solide et non du faciès et des relations politiques des entrepreneurs. La «State Investment Corporation» – l’investisseur de l’Etat – contribuera 40 % au «Resilience Fund», le fonds apportera 40 % également et l’entreprise bénéficiaire d’une aide devra contribuer 20 %.
La participation de la SIC devrait en principe être garante d’une gestion rigoureuse. En s’engageant doublement, l’Etat devrait rechercher une gestion rigoureuse des deniers publics. Mais on l’a déjà vu auparavant, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Mais cette excellente initiative aurait dû avoir été prise même un peu plus tôt, ce qui aurait empêché les entreprises d’exportation d’être déjà dans le rouge. Les résultats partiels publiés récemment, par l’hôtellerie notamment, confirment les difficultés de ce secteur, à quelques rares exceptions.
Il reste maintenant à connaître le moment où le «Resilience Fund» sera opérationnel, la composition de son comité de pilotage, ses critères précis pour permettre aux entreprises de bénéficier d’une aide financière et ses modalités de remboursement des fonds avancés.
Il faut que les entreprises remboursent ses avances dans un laps de temps échelonné et avec un minimum de taux d’intérêt pour tenir compte de l’inflation. Les contribuables ne peuvent pas perdre de l’argent. Il s’agit d’une aide financière, pas de charité. L’Etat n’est pas Caritas !
L’importance de ce fonds est double : économique et surtout stratégique. Il s’agit de sauvegarder notre capacité de production afin de pouvoir continuer à exporter. La crise européenne finira par se tasser un jour – on ne sait quand.
Et il faudra être prêt à rebondir, surtout si nos concurrents ont jeté les armes.
Cette stratégie est primordiale même si cela impose quelques sacrifices. On ne peut laisser le déficit commercial se creuser davantage car les conséquences seront lourdes pour l’économie et le taux de change. Finalement c’est la population qui en paiera le prix, avec des licenciements massifs, entre autres. Le taux de chômage a déjà atteint 8 %.
Voulez-vous que cela empire ?
 
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